Minnie and Earl - Adam-Troy Castro

Quelques mots sur un étrange petit recueil d’Adam-Troy Castro, l’auteur bien connu ici maintenant des très SF aventures d’Andrea Cort . Minnie and Earl est un petit ouvrage qui rassemble trois nouvelles intitulées respectivement Sunday Night Yams at Minnie and Earl’s , Gunfight on Farside et The Gorilla in a Tutu Principle or, Pecan Pie at Minnie and Earl’s . Voilà, voilà. Les titres disent bien qu’on n’est pas dans du très sérieux, même si d'une certaine manière on y est quand même. Imagine, lecteur, les premières années (décennies?) de la colonisation de la Lune. Imagine que la Terre (qu’on ne voit que de loin, comme un lampion bleu accroché au ciel noir) est encore plus polluée et dégradée qu’aujourd’hui. Imagine que tu es en compagnie de ces hommes et femmes du début, les ingénieurs et techniciens qui succédèrent aux douze premiers astronautes et eurent pour mission de, littéralement, bâtir la « première » Lune, qui l’ont peu à peu aménagée pour que puissent y vivre, a...

Bien-aimé - Ian MacLeod in Bifrost 110


Dans Bifrost 110, on trouve toutes les rubriques habituelles et un très complet dossier consacré à Alastair 'Inhibiteurs' Reynolds.

On y trouve aussi une bonne nouvelle de Ian MacLeod intitulée Bien-aimé, déjà parue en français dans l'anthologie Century XXI (sous un titre différent).


Dans ce court texte qui se passe ici et dans pas trop longtemps, MacLeod dresse à la deuxième personne du singulier le portrait de la nuit banale d'une travailleuse du sexe dans un monde où l'échange temporaire de conscience est possible entre client et prostituée. Mon esprit dans ton corps et le tien dans le mien au moment de faire la bête à deux dos, c'est faire une expérience sexuelle inhabituelle, c'est aussi pouvoir assouvir des fantasmes masochistes sans endommager son propre corps et certainement avec la satisfaction secrète de meurtrir celui d'un autre payé pour l'accepter.

Dur sans être larmoyant, délicat comme toujours chez MacLeod, Bien-aimé fait du lecteur le voyeur gêné de la rencontre, dans une forme de banalité du Mal ordinaire, entre deux mondes dont l'un n'est fait que pour être abusé par l'autre. Ce texte est de ces nouvelles qui, en peu de mots, touchent et interrogent. Rappellent aussi qu'en lisant MacLeod on pense toujours un peu à Paul Schrader.

Sur MacLeod on peut lire aussi.

Commentaires

Unknown a dit…
Il aurait fallu rappeler que la nouvelle est déjà parue en français dans l'anthologie Century XXI (sous un titre différent).
J'ai eu la mauvaise surprise de découvrir ça en lisant le Bifrost 110. Donc attention à ceux qui ont déjà l'anthologie dans leur collection, c'est un élément à prendre en compte.