Catriona Ward - La dernière maison avant les bois

Si La dernière maison avant les bois n'est pas à proprement parler un roman d'Imaginaire, il n'en est pas moins un ouvrage aussi intrigant que passionnant à lire et dont la fin, point faible souvent de ce type de livre à mystère, ne décevra pas. Ca fait déjà beaucoup de points positifs. Je ne peux en dire plus car ma chronique sera dans le Bifrost n° 110, et elle ne reviendra ici qu’un an après la sortie de la revue (c’est à dire, pfff…). Je peux au moins donner le résumé de la couv’ car celui-ci est disponible partout : Dans l’impasse de Needless Street se dresse une maison isolée et solitaire, à l’image de son propriétaire, Ted Bannerman, un étrange personnage. Dee, qui vient d’emménager dans la maison voisine, est persuadée qu’un terrible secret pèse sur les lieux. Ted aurait-il un lien avec cette disparition d’enfant survenue onze ans plus tôt dans les environs ? Que se passe-t-il vraiment derrière la porte de la dernière maison avant les bois ? Voila.

Les Dangers de fumer au lit - Mariana Enriquez

BLOG EN MODE DÉGRADÉ

ON REFERA MIEUX QUAND ON POURRA MIEUX.

JUSQUE LÀ, LECTEUR, POUR ENCORE QUELQUES MOMENTS, IL TE FAUDRA ACCEPTER DE ME FAIRE CONFIANCE SUR JUSTE DEUX OU TROIS LIGNES.


Quelques mots seulement pour dire tout le bien que je pense de ce recueil de Mariana Enriquez, la lauréate 2022 du Prix Planète-SF pour le colossal Notre part de nuit.

Les douze nouvelles rassemblées ici parlent de fantômes tristes ou agressifs, de passions mortifères, de rage sexuelle, de désespoir sexuel, d'automutilation, de prostitution, de geôlières villes-cadavres. Rappelant parfois Notre part de nuit et d'autres fois certains textes de Ballard dans des ambiances à la Cronenberg, les textes d'Enriquez - et leur cortège de filles et de femmes jamais heureuses - puisent au tréfonds d'une souffrance dont, quelquefois, la rage sexuelle semble être la seule échappatoire. Un baume qui, de fait, ne soigne rien. Une bien piètre issue qui blesse au moins autant qu'elle soulage.


Que dire sur du fantastique ? Le ressenti compte plus que l'analyse (sauf pour une foldingue sur Babelio qui y voit le capitalisme o_O). Et le ressenti est dur, autant voire plus qu'il l'était dans Notre part de nuit. Le ressenti fait se sentir vivant.

Comme dans tout recueil, tout n'est pas de même qualité (surtout quand les chutes sont trop abruptes pour un lecteur aussi basique que moi). Mais, ceci posé, l'ensemble est bon et une bonne moitié excellente. N'hésitant jamais à mettre en scène les corps souffrants d'adolescentes ou de femmes dans des éclairages qui rappellent Le Christ mort d'Holbein, ne reculant pas devant les manifestations de la sexualité comme soupape et symptôme, nombre des textes de ce recueil laissent le lecteur haletant.

A lire.

Les Dangers de fumer au lit - Mariana Enriquez

Commentaires

Roffi a dit…
Entièrement d’accord avec votre ressenti. Je n’ai pas lu toutes les nouvelles mais certaines hantent encore après la lecture.
Oui j’y ai vu aussi ,des échappatoires, aussi glauques soient-elles.
Oui,des soupapes de sûreté qui se mettent à siffler.

Bonne convalescence à vous.


Gromovar a dit…
Merci pour le retour (nous sommes raccords).
Et globalement merci.
Baroona a dit…
Est-ce que tu as lu son autre recueil, "Ce que nous avons perdu dans le feu" ? (pour comparaison éventuelle)
Gromovar a dit…
Non. Je ne suis pas en situation de comparer.
Un autre juré PSF dit qu'il y a des ressemblances.