Les Nominés du Prix Planète-SF 2025

Le scrutin pour désigner la short list du Prix Planète SF 2025 est maintenant clos. Les forumeuses et forumeurs ont voté et choisi : Requiem pour les fantômes de Katherine Arden traduit par Jacques Collin (Denoël Lunes d’Encre) Les membres du jury ont voté et choisi : La Cité des lames de Robert Jackson Bennett traduit par Laurent Philibert-Caillat (Albin Michel Imaginaire) Une Valse pour les grotesques de Guillaume Chamanadjian (Aux Forges de Vulcain) Les Champs de la Lune de Catherine Dufour (Robert Laffont Ailleurs & Demain) Autrement dit, A B C D. L’univers est bien organisé. Le jury dispose maintenant de tout l’été pour faire les rattrapages de lecture nécessaires avant une délibération à la rentrée pour décider lequel de ces quatre romans deviendra le Prix Planète-SF 2025.

Les damnés de la mer


Deepwater Prison est le nouvelle série du duo Bec et Raffaele qui avait déjà signé l’impressionnant Prométhée, mais aussi les Sarah, Under, et Pandemonium.

Futur proche, les prisonniers les plus dangereux sont enfermés sans espoir de conditionnelle dans une prison sous-marine qui est une sorte de bagne totalitaire. L’explosion d’une plateforme pétrolière offshore, qui coule tout près de la prison, provoque une gigantesque marée noire et risque de mettre à jour les bien peu ragoutants secrets de la multinationale qui l’exploitait (on pense à la catastrophe de DeepWater Horizon, l’assonance n’est sûrement pas fortuite). Face au désastre, ploutocrates et hauts fonctionnaires luttent à fleurets (pas si) mouchetés pour mettre la main sur les bases de données de la plateforme et déterminer les responsabilités dans la catastrophe écologique. Leur confrontation a pour cadre la prison sous-marine un lieu où, en dépit d’une sécurité extrême, une tentative d’évasion est fomentée ; alors qu’à l’extérieur, dans la fosse abyssale, d’énormes et agressives créatures rodent.

Ce premier tome, intitulé "Constellation" du nom de la plateforme coulée, donne à espérer une histoire sous tension, stressante à souhait. Le stress est véritable, engendré par la progression des deux intrigues, extérieure et intérieure. C’est dans ce genre de récit que Bec excelle, prouesse d’autant plus méritoire qu’il y parvient en dépit d’un médium à qui manquent mouvement et sons, si utiles pour la montée en pression au cinéma.

Les dessins de Raffaele, de bonne facture, commencent à être connus. Ils sont souvent photoréalistes et régulièrement « larges », comme en cinémascope, soutenant donc parfaitement une histoire résolument « extime » dans laquelle alternent moments rapides, cut, ou plans de coupe, et phases plus calmes durant lesquelles les enjeux sont dits par les dialogues. On ne l'écrira jamais assez, l’œuvre de Bec, c'est du cinéma immobile.

Au final, un album qui, comme souvent chez Bec, démontre une grande capacité à faire monter le taux d’adrénaline, et à la faire étonnamment vite. D’aucuns diront que son style est trop récurrent ; je préfère penser qu’on ne reproche pas à un bon artisan de faire régulièrement ce qu’il sait bien faire pour le plaisir de ceux qui apprécient son travail. Espérons que la suite sera à la hauteur de cette entrée en matière.

Deepwater Prison t1, Constellation, Bec, Raffaele

Commentaires

Efelle a dit…
Pourquoi pas ? Il me semble avoir lu un truc de lui déjà. Sanctuaire ?
Gromovar a dit…
Yep. Et Sanctuaire est sous l'eau aussi.
Escrocgriffe a dit…
Moi qui ait adoré le film « Abyss », je pense cette oeuvre me plairait !
Gromovar a dit…
Alors, profite.