Descente - Iain Banks in Bifrost 114

Dans le Bifrost 114 , on trouve un édito dans lequel Olivier Girard – aka THE BOSS – rappelle que, en SF comme ailleurs, un part et un autre arrive. Nécrologies et anniversaires mêlés. Il y rappelle fort justement et pour notre plus grand plaisir que, vainquant le criminel effet de génération, Michael Moorcock et Big Bob Silverberg – les Iguanes de l’Imaginaire – tiennent toujours la rampe. Long live Mike and Bob !! Suivent les rubriques habituelles organisées en actualité et dossier : nouvelles, cahier critique, interview, biographie, analyses, bibliographie exhaustive, philofiction en lieu et place de scientifiction (Roland Lehoucq cédant sa place à Alice Carabédian) . C'est de Iain Banks qu'il est question dans le dossier de ce numéro, on y apprendra que la Culture n’est pas seulement « ce qui reste quand on a tout oublié ». Dans le Bifrost 114 on pourra lire une jolie nouvelle de Iain Banks, intitulée Descente et située dans l’univers de la Culture (il y a des Orbitales)

Under


"Under" est un dyptique BD terminé de celui qui devient mon scénariste préféré, Christophe Bec, assisté des frères Raffaele au graphisme comme dans de nombreux autres albums.
Dans un futur proche et violent, les égouts de Mégalopol (une mégalopole furutiste à l’obscène maire corrompu) sont infestés de parias (délinquants et/ou sans abris), de gigantesques crocodiles albinos, de serpents aquatiques, mais surtout d’araignées mutantes géantes. La « Sewer Police » y patrouille, au péril de sa vie, une jeune étudiante en cryptozoologie y descend pour étudier la véracité des légendes urbaines sur la faune des égouts. Ils trouveront bien pire que ce qu’ils imaginaient.
Bec construit une nouvelle BD horrifique, mais orientée action cette fois, qui parvient à provoquer une inquiétude réelle chez le lecteur, ce qui est d’habitude difficile à faire en BD, sans le support des bruitages, de la musique, des mouvements de caméra. Toute la grammaire du cinéma fantastique est inopérante dans ce monde de l’immobilité et du silence, et les effets terrifiants sont, de ce fait, le plus souvent manqués. La BD d’horreur déçoit presque toujours. Bec arrive à angoisser, c’est pour moi le signe de la qualité de son écriture. Il est, de plus, secondé par les frères Raffaele, au dessin et aux couleurs, qui rendent parfaitement l’ambiance sombre et violente de l’histoire.
Flic à la dérive, brillante assistante, Bec reprend des codes bien connus auxquels il ajoute d’immenses toiles d’araignées, des bestioles agressives, des gangs qui ne le sont pas moins, des cadavres à n’en plus finir, des bébés mutilés, une vraie cruauté jubilatoire avec ses seconds rôles. "Under" est un roller coaster qui saisit le lecteur et ne le lâche plus ; c’est un vrai bon moment de lecture jouissive.
Under 1 White Ladies, et Under 2 Goliath, Bec, Raffaele

Commentaires