Les Diables - Joe Abercrombie

Les Diables est le dernier roman de Joe Abercrombie, le pape du grimdark. C'est un roman fantasy/action très dynamique, sanglant, violent et parfois drôle. Il est aussi plus profond que son début ne le laissait présager, et c'est le traitement des personnages qui fait sa qualité. Je ne peux en dire plus car ma chronique sera dans le Bifrost n° 120, et elle ne reviendra ici qu’un an après la sortie de la revue (c’est à dire, pfff…). Je peux au moins donner le résumé de la couv’ car celui-ci est disponible partout : L’Europe est au bord du gouffre. La peste et la famine la ravagent, des monstres rôdent dans l’ombre et des princes avides ne songent qu’à leurs dévorantes ambitions. Une seule certitude demeure : les elfes reviendront, et ils mangeront tout le monde. Mais parfois, les chemins les plus sombres mènent à la lumière. Des routes sur lesquelles les Justes n’ont pas l’audace de s’engager. Enfouie dans les entrailles du splendide Palais Céleste, le fief de la foi...

Mais je t'aime Manon


Dans le magistral "The Collapse of Complex Societies", Joseph A. Tainter décrit l'effondrement comme "la perte rapide et significative d'un niveau établi de complexité sociopolitique". L'effondrement se caractérise, si je résume, par moins de différenciation sociale, moins de division du travail, moins de contrôle centralisé, moins de contrôle social, moins d'investissement dans le "superflu" (art, littérature, etc...), moins de circulation d'informations, moins d'allocation des ressources, moins de coordination, le tout sur un plus petit territoire. C'est, de ce fait, un processus éminemment politique, même s'il peut avoir des répercussions dans d'autres domaines, économiques, sociétaux, artistiques, par exemple.
Dans cette optique, "Le porteur d'eau" de Jean-Marc Ligny est une superbe nouvelle sur une société effondrée, à cause principalement du réchauffement climatique.
L'auteur décrit, en maints détails réalistes, un paysage asséché et une civilisation en voie de disparition : villages isolés, no man's land, bandes de maraudeurs, enclave encore "civilisée" ; chacun tente de survivre, par tous les moyens même les moins ragoûtants. Ligny décrit l'agonie, la sauvage anarchie, l'ordre dictatorial et illégitime. Il place dans son monde une belle histoire de courage et d'abnégation, cruelle comme on peut penser que le serait le monde dans lequel elle se déroule. On lui pardonnera le choix un peu puéril de nommer l'enclave Davos, tant la nouvelle est réussie, et transporte littéralement le lecteur dans un monde effrayant qui sera peut-être le nôtre.
On peut télécharger gratuitement (mais on peut aussi contribuer financièrement) "Le porteur d'eau" sur le site du Bélial. Et c'est encore plus agréable à lire si on a un reader.
Le porteur d'eau, Jean-Marc Ligny

Lu dans le cadre du Challenge Fins du Monde de Tigger Lilly

Commentaires

Efelle a dit…
Lu dans un Bifrost, j'avais bien aimé.
Guillmot a dit…
Lu aussi dans Bifrost à l'époque, très belle nouvelle.
Gromovar a dit…
J'ai tellement aimé que j'achèterai Aqua tm aux Utos.
Efelle a dit…
C'est vrai que tu n'avais pas encore passé ce cap... :)
Unknown a dit…
pourquoi personne ne fait de SF où les hommes se tiennent par la main dans des jardins verdoyants et aux rivières limpides ?
Gilles Dumay a dit…
Ca s'appelle Avatar, non ?
Tigger Lilly a dit…
C'est pas du postapo ça ? *sifflote*

Tu l'as acheté alors aqua tm ?

Sympa cette nouvelle, je l'avais lue dans Bifrost aussi (numéro je sais plus combien, qui était consacré à Ligny justement).
Gromovar a dit…
Tu as raison, j'ai oublié. Je corrige demain. Et non, comme un con, j'ai oublié Aqua TM.