Hemlock and Silver - T Kingfisher

Te souviens-tu de Blanche-Neige , lecteur ? Garde la pomme, le miroir, la princesse, et change tout le reste. Tu obtiendras Hemlock and Silver , le dernier roman de T Kingfisher, un roman qui commence par cette phrase : « I had just taken poison when the king arrived to inform me that he had murdered his wife » . Rassure-toi, lecteur, ce meurtre, acte fort peu amène, a une justification en béton. Quant à la prise de poison, comment connaître l'effet exact des produits qu'on distille sans les tester in vivo ? Tu l'auras compris, Hemlock and Silver tente d'être là où on ne l'attend pas. Il y parvient souvent. Anja est une soigneuse ou, pour être plus précis, une piètre soigneuse assortie d'une très grande spécialiste des poisons et de leurs traitements. Voilà pourquoi le roi vient prendre son conseil. Il pense que la princesse Snow, sa fille, victime depuis des mois de troubles de santé que les médecins ne parviennent ni à diagnostiquer ni à soigner, est empoison...

BOF


Une guerre nucléaire a ravagé le monde. Elle a duré 37 jours puis a cessé, faute de munitions et de combattants. A cause des retombées radioactives, tout est mort dans l'hémisphère nord. Les particules empoisonnées arriveront dans 9 mois en Australie, portées par les vents. Dans cette dernière terre habitée, il n'y a plus qu'à attendre une mort inéluctable.
Pitch intéressant pour ce roman, très connu des anglo-saxons, publié pendant la guerre froide. La réalisation est misérable.
D'abord, nous respectons les règles parce que nous sommes des gens décents. Situations ridicules où certains veulent payer des factures quelques jours avant la fin, où le protocole militaire est respecté jusqu'au bout (par exemple on coule un sous-marin nucléaire pour ne pas le laisser sans surveillance avec du matériel classifié à l'intérieur), où on fait une réunion pour décider d'avancer l'ouverture de la pêche, etc.
Ensuite nous sommes dans le déni total. Nous faisons du fourrage pour l'an prochain, nous nous lançons dans des aménagements paysagers au long cours, nous apprenons la sténo dactylo (c'était sûrement ça le plus drôle, évidemment ça concerne une femme), nous achetons des cadeaux pour rapporter à ceux que nous retrouverons quand nous rentrerons dans l'hémisphère nord, etc.
Enfin, c'est dramatiquement petit bourgeois. Pas de sexe entre les deux héros amoureux du livre (il est toujours marié à sa femme morte aux USA), on fait des parties durant lesquelles on danse sans se coucher trop tard, on convainc la direction de son club de sortir des caves les bouteilles de vieux sherry qui seront perdus sinon, etc.
Ce désastreux roman a été adapté au cinéma avec Grégory Peck et Ava Gardner, et je peux sans problème imaginer les longs plans fixes, les yeux mouillés, et les violons.
On the beach, Nevil Shute

Commentaires

Efelle a dit…
T'aurais mieux fait de lire Quinzinzinzili de Régis Messac.
C'est français, certes, mais Nébal approved aussi.

http://efelle.canalblog.com/archives/2008/04/19/8881239.html
Gromovar a dit…
A l'occasion peut-être.
El Jc a dit…
Tu aurais du le garder pour le 1er avril celui là.