Métal Hurlant 9 - Utopie Dystopie

Le Métal Hurlant nouveau est arrivé. Numéro 9 de la renaissance et premier de l’ère Lloyd Chery : « Utopies, dystopies, le futur ? C’était mieux après ». Sous ce titre (dont le placement du point d’interrogation interroge) se trouve le numéro de la revue consacré à ces questions de topoï désirables ou terrifiants dont la science-fiction serait naturellement (ou pas) porteuse ; des lieux rêvés puis offerts par de belles personnes ou décrits d’une main tremblante par des inquiets qui cauchemardent. Sur ces thèmes on trouvera à l’intérieur une interview volontariste de Kim Stanley Robinson (le ministre du futur) et une, lui faisant contrepoint, de Romain Lucazeau qui remet la littérature à sa place. Coline Serreau est présente aussi pour parler de son film La Belle verte , et Phil Tippet du sien, Mad God . Quelques pages sont consacrées au mouvement hopepunk (une antinomie sauf à parler comme un religieux exalté louant le caractère révolutionnaire de l’espoir) . D’autres portent un m

Post absolument pas objectif


J'ai toujours autant de difficultés (désolé Guillaume44) à chroniquer un roman de Pierre Bordage. Si ceux-ci sont clairement mes Madeleines de Proust, la prose qu'ils contiennent me ravit autant qu'elle m'irrite. "Frêre Kalkin" ne fait pas exception à la règle.
Pierre Bordage est un merveilleux conteur et un grand créateur de mondes surréels, il sait mener un récit avec rythme et conduire le lecteur dans une succession d'exotismes sans cesse renouvelés, mais il est hanté par des obsessions récurrentes qui sont en train de devenir névrotiques imho. Les Femmes sont toujours violentées par les hommes ; elles détiennent toujours la Vérité du fait de leur nature de Donneuse de Vie ; les Anciens sont toujours conservateurs voire réactionnaires ; les Gouvernements sont toujours incompétents ou corrompus ; l'Amour abat les montagnes et transforme le pire des hommes en Saint ; le Destin réunit ceux qui doivent l'être ; il y a deux formes de sexe, l'une qui est forcément la merveilleuse union de deux ames, et l'autre qui est forcément sale car vécue sans Amour ; etc...
Pour plus de détails sur la "patte" Bordage (et comme par choix je ne résume jamais les oeuvres) je ne peux que renvoyer sur mes trois posts précédents dont le plus récent est ici. Sachez simplement que "Frêre Kalkin" est aussi plaisant à lire que "Soeur Ynolde". Sachez aussi que j'ai eu en le refermant, comme à chaque fois, cette impression de plaisir un peu honteux qui caractérise la relation que j'entretiens avec les romans du grand Pierre. Et sachez enfin que j'achèterai évidemment le quatrième volume quand il sortira puis que je serai encore bien embêté pour le chroniquer.
Frêre Kalkin, Pierre Bordage

Commentaires

Anudar a dit…
Pareil ici. J'ai beaucoup aimé "Frère Kalkin". Mais c'est vrai que les thèmes favoris de Bordage semblent un peu virer à l'obsession, ce qui serait un peu dommage...
Efelle a dit…
Je ne me suis lancé dans ce cycle car j'ai l'impression en lisant le résumé d'une sensation de déjà-vu.
Ca ne rappelle pas trop Les guerriers du silence ?
Gromovar a dit…
@Anudar : Malheureusement oui.

@Efelle : Si tu as lu les guerriers du silence tu peux surement te dispenser de la fraternité du panca.

A propos, un truc un peu dommage. Bordage inventait avant tout un tas de tortures très cruelles qui étaient plutôt marrantes ou bouleversantes c'est selon. Ca c'est un fil qu'il a perdu et ça affadit ses livres imho.
Guillmot a dit…
Bon je me lirai cette série lorsque le niveau de ma PAL atteindra cette strate ^^
Gromovar a dit…
Excellente résolution ^_^