Sur la couverture du recueil "
Des choses fragiles" de Neil Gaiman il est écrit "Nouvelles et merveilles". J'imagine qu'on fait ici référence au "
Démons et merveilles" de Lovecraft. Mais si le maitre de Providence nous offrait des démons et des merveilles, le recueil "
Des choses fragiles" contient certes des nouvelles, mais en revanche peu de merveilles.
Neil Gaiman a rassemblé entre deux couvertures un peu tout ce qu'il a écrit : des nouvelles déjà publiées ou non, des poèmes, des textes écrits pour des sites web ou des pochettes de disque, etc... Quel est l'intérêt de cette collection ? Je le trouve plutôt faible. L'ouvrage contient un certain nombre de bonnes nouvelles, dont je vais parler dessous, et beaucoup de pièces totalement inutiles. Artisan d'un fantastique merveilleux à la Méliès, Gaiman produit beaucoup de textes dont la narration est faible, existant seulement pour justifier l'existence d'un contexte. Ce n'est que lorsqu'il s'inspire, volontairement ou non de Lovecraft, que j'ai pris plaisir à le lire.
Que gardé-je ?
Une étude en vert, amusant mélange de Sherlock Holmès et de Grands Anciens, superflu mais plaisant
Les épouses interdites des esclaves sans visage dans le manoir secret de la nuit du désir redoutable, peut-être la meilleure, rappelant le "
Je suis d'ailleurs" de Lovecraft, réflexion ironique sur le banal et le fantastique, écrite dans le style des premiers gothiques
Les autres, sartrienne ?
Souvenirs et trésors, une plaisante nouvelle entre Jack Burton et Fu-manchu
Nourrir et manger, j'ai beau faire c'est encore une nouvelle lovecraftienne qui retient mon attention, une forme originale de "
Maison de la sorcière"
Goliath, une autre réussite pour ce texte situé dans le monde de Matrix
L'oiseau-soleil, un petit air de Mille et une nuits pour ce texte sans grande conséquence
Le monarque de la vallée, adaptation moderne, et bien trop longue, de la légende de Béowulf et Grendel
Le reste vous fera perdre votre temps.
Des choses fragiles, Neil Gaiman
Commentaires
Pour ma part je garde un excellent souvenir de Neverwhere et d'American
Gods
Je suis assez partagé en ce qui concerne cet auteur. J'ai toujours eu du mal à accrocher vraiment à son Sandman et j'ai surtout lu, à part ça, des adaptations de ses oeuvres en comics plus que réellement ses propres écrits.
Reste "1602", "Les Eternels" ou le peu connu "Les Mystères du Meurtre", qui sont ce que je considère comme ses meilleures réussites scénaristiques.
Tout à fait d'accord sinon sur l'effet de mode évoqué plus haut.
Ca me fait penser que vu le nombre de déceptions évitées, il faudrait peut être que je m'intéresse enfin aux achats compulsifs que tu as provoqué chez moi... ;)