La Légion des souvenirs - James SA Corey

Juste quelques mots sur un recueil de nouvelles qui pourrait intéresser les fans de The Expanse (pour les autres l'intérêt est moins net même si les textes sont tous suffisamment clairs pour être lisibles par quelqu'un qui ne connaîtrait pas la série-fleuve de James SA Corey) . La Légion des souvenirs est un recueil de huit nouvelles et novellas, sept déjà publiées et une inédite. Ces textes servent à approfondir des moments de la série The Expanse , à faire transition entre deux épisodes de celle-ci ou à donner un autre point de vue resté inédit dans les romans. La Légion des souvenirs  rassemble les textes suivants : Sous la poussée , une émouvante nouvelle partiellement en flash-back qui relate l’invention du Epstien Drive, le moteur révolutionnaire qui a permis la colonisation du système solaire et donc la naissance du cadre dans lequel se déroulent les romans. Le boucher de la station Anderson raconte comment et pourquoi Fred Johnson intégra l'OPA après les événemen

The Empty - Ray Nayler


Futur. Nevada, sur la 50, la route la plus solitaire des USA.
Sal est "conductrice" (kind of) de convois de camions. Un boulot peu cool et mal payé mais qui permet de régler les factures et fait d'elle l'une des deux seules personnes de sa famille avec un job. Rien d'épuisant à faire, juste surveiller les cadrans. Et voilà qu'un voyant rouge d'alerte s'allume. Et que Sal décide de s'en occuper. Au péril de sa tranquillité.

En 5600 mots, Ray Nayler crée un monde d'où l'emploi a été presque intégralement éradiqué par l'automatisation. Il dépeint un monde où des jobs à la limite de l'indenture sont la seule alternative à la pauvreté oisive qui va avec le revenu minimum garanti.
En si peu de mots il crée au moins deux personnages à qui il donne background, objectifs, personnalités, raisons d'être.
En peu de caractères il dit la commodification des relations humaines, cause et conséquence de l'établissement de l'individualisme consumériste. Il raconte aussi, nées de ce monde qu'il décrit, les stratégies minables pour tenter de survivre un peu mieux ainsi que l'extinction progressive de toute solidarité, mais il n'oublie pas les bribes qu'il en reste parfois et permettent d'accepter de se sacrifier sciemment pour un autrui inconnu.
Il raconte, en d'autres termes, une histoire, palpitante, émouvante, implicante, parfaitement située dans ce monde qui seul la rend possible.

Un monde, des personnages, une histoire, en 5600 mots. C'est de la pure SF, de la très belle ouvrage, du genre qu'on ne voit pas si souvent.

The Empty, Ray Nayler

Commentaires

Anonyme a dit…
Merci pour cet article et pour le lien vers cette nouvelle.
C'est effectivement un superbe pain dans la gueule.
Gromovar a dit…
You're welcome.