Mon cœur est une tronçonneuse - Stephen Graham Jones

Jade Daniels est en dernière année de lycée dans la petite ville de Proofrock, Idaho. Demi-indienne par son père (tendance Blackfeet) , mal dans sa peau, JD, qui vit avec ce paternel indien alcoolo qu’elle déteste, est une espèce de punkette locale que tout le monde connaît, et pas en bien. Seul plaisir d’une vie très solitaire, JD adore les films de slashers , qu’elle regarde passionnément et dont elle a une connaissance encyclopédique. Et voilà qu’elle pense repérer des signes identifiant les débuts d’activité d’un de ces tueurs solitaires dans sa ville même. Entre cinéma et réalité, JD va tenter de négocier au mieux cette menace existentielle. Mon cœur est une tronçonneuse est un roman de Stephen Graham Jones. C’est un hommage à un genre cinématographique qu’il adore et auquel il a déjà donné un excellent roman : Un bon indien est un indien mort . Qu’en est-il ici ? Cette chronique de Mon cœur est une tronçonneuse est garantie sans spoiler ni sur le qui, ni sur le pourquoi, ni sur

Bifrost 107 Spécial Fictions


Arrivée du Bifrost n° 107, un numéro d'été Spécial fictions, sans dossier thématique mais avec six nouvelles et novelettes.

On y trouvera comme toujours les critiques des nouveautés SFFF, quelques mots sans concession sur les revues, et quelques news du milieu. On y lira une interview du traducteur de chinois  Gwennaël 'Problème à trois corps' Gaffric. On y apprendra, grâce aux plumes combinées de Roland Lehoucq et de Fabrice Chemla, tout ce qu'il fait savoir sur l'étrange luminescence éternelle de la protomolécule. On s'y demandera enfin qu'elle est la validité juridique d'une incrimination sur la base de prédictions précog.

Et on lira, avant ou après, environ 120 pages de nouvelles, parmi lesquelles j'ai particulièrement apprécié :

  • Deux vérités, un mensonge de Sarah 'A song for a new day' Pinsker. Un texte weird et étrangement déprimant dans lequel le décès d'une vieille connaissance est l'occasion pour une jeune femme de se souvenir d'un étrange et inquiétant personnage de son enfance et de réaliser qu'elle s'est construite derrière un mur d'illusion et de faux semblants, se protégeant derrière comme le défunt le faisait derrière les objets qu'il accumulait jusqu'au délire.
  • Sarcophage de Ray Nayler. Un texte SF dont je disais du bien il y a quelques temps déjà.
  • Encore cinq ans d'Audrey Pleynet. Dans un ton qui rappelle la SF française des 70's (ne me demande pas de développer, lecteur, c'est un sentiment), l'autrice apporte une solution au bouleversement écologique mondial, aussi radicale que celle de KSR dans The Ministry for the Future mais presque diamétralement opposée dans sa mise en œuvre comme dans son aboutissement. Un beau texte, aussi simple dans sa narration que vertigineux dans ce qui est narré.

Commentaires