Cullen Bunn - Bones of our stars, Blood of our world

Scénariste de comics et romancier, ce n'est apparemment pas le même set de compétences. C'est la conclusion qu'on doit tirer de la lecture de Bones of our stars, Blood of our world , le premier roman du scénariste Cullen Bunn . Là où un comic peut se permettre d'être frénétique, ici trop de personnages se succèdent trop vite dans une histoire convenue qui ne parvient même pas à être gore alors que c'est cette direction qu'elle vise. Ajoutons-y, pour faire bonne mesure, une écriture sans éclat, une enfilade de narrations à la troisième personne qui empêche tout investissement émotionnel, et l'éternelle petite ville insulaire en décrépitude dans laquelle on s'emmerde grave. Nihil novi sub sole , ça a été déjà fait, et beaucoup mieux. Passe ton chemin, lecteur !

Bifrost 107 Spécial Fictions


Arrivée du Bifrost n° 107, un numéro d'été Spécial fictions, sans dossier thématique mais avec six nouvelles et novelettes.

On y trouvera comme toujours les critiques des nouveautés SFFF, quelques mots sans concession sur les revues, et quelques news du milieu. On y lira une interview du traducteur de chinois  Gwennaël 'Problème à trois corps' Gaffric. On y apprendra, grâce aux plumes combinées de Roland Lehoucq et de Fabrice Chemla, tout ce qu'il fait savoir sur l'étrange luminescence éternelle de la protomolécule. On s'y demandera enfin qu'elle est la validité juridique d'une incrimination sur la base de prédictions précog.

Et on lira, avant ou après, environ 120 pages de nouvelles, parmi lesquelles j'ai particulièrement apprécié :

  • Deux vérités, un mensonge de Sarah 'A song for a new day' Pinsker. Un texte weird et étrangement déprimant dans lequel le décès d'une vieille connaissance est l'occasion pour une jeune femme de se souvenir d'un étrange et inquiétant personnage de son enfance et de réaliser qu'elle s'est construite derrière un mur d'illusion et de faux semblants, se protégeant derrière comme le défunt le faisait derrière les objets qu'il accumulait jusqu'au délire.
  • Sarcophage de Ray Nayler. Un texte SF dont je disais du bien il y a quelques temps déjà.
  • Encore cinq ans d'Audrey Pleynet. Dans un ton qui rappelle la SF française des 70's (ne me demande pas de développer, lecteur, c'est un sentiment), l'autrice apporte une solution au bouleversement écologique mondial, aussi radicale que celle de KSR dans The Ministry for the Future mais presque diamétralement opposée dans sa mise en œuvre comme dans son aboutissement. Un beau texte, aussi simple dans sa narration que vertigineux dans ce qui est narré.

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