Les Diables - Joe Abercrombie

Les Diables est le dernier roman de Joe Abercrombie, le pape du grimdark. C'est un roman fantasy/action très dynamique, sanglant, violent et parfois drôle. Il est aussi plus profond que son début ne le laissait présager, et c'est le traitement des personnages qui fait sa qualité. Je ne peux en dire plus car ma chronique sera dans le Bifrost n° 120, et elle ne reviendra ici qu’un an après la sortie de la revue (c’est à dire, pfff…). Je peux au moins donner le résumé de la couv’ car celui-ci est disponible partout : L’Europe est au bord du gouffre. La peste et la famine la ravagent, des monstres rôdent dans l’ombre et des princes avides ne songent qu’à leurs dévorantes ambitions. Une seule certitude demeure : les elfes reviendront, et ils mangeront tout le monde. Mais parfois, les chemins les plus sombres mènent à la lumière. Des routes sur lesquelles les Justes n’ont pas l’audace de s’engager. Enfouie dans les entrailles du splendide Palais Céleste, le fief de la foi...

Bifrost 101 - Dan Simmons and friends


Dans le Bifrost 101, il y a un gros dossier très complet sur Dan Simmons, les rubrique habituelles, et quatre nouvelles.


La Fièvre de Steve, de Greg Egan, est de ces textes dans lesquels l'auteur australien est le meilleur. Il y pousse au bout un concept techno-scientifique, s'y interroge sur les conséquences d'une situation inédite pour nous, et n'oublie jamais de rester centré sur la plausibilité de son "invention". Nanomachines, IA distribuée, plus anciens commensaux de l'homme ; ici la réponse n'est pas 42 et les souris n'y sont pour rien, mais le moteur de simulation imaginé par Egan est de ceux que lui seul pouvait inventer et faire tourner sans bug.


Je vous ai donné toute herbe, de Christian Léourier, est un nouvel avatar de la SF humaniste et planétaire de l'auteur français. Quand un projet de colonisation au long cours vire mal, il est nécessaire d'improviser pour tenter de sauver quelque chose du projet initial. Au prix parfois de la manipulation ou du mensonge. Jusqu'au moment où des humains hors-sol doivent accomplir leur destin humain : inventer un monde et un avenir.


Le Serveur et la Dragonne, de Hannu Rajaniemi, est aussi caractéristique de son auteur. Imaginative, brillante, sans limite aucune, elle est empreinte d'une inhumaine poésie, rendue par la traduction d'Apophis. Je reprends ici ce que j'en disais en 2015« The Server and the Dragon est une fort belle histoire de vaisseau routeur stellaire sentient souffrant de solitude et se créant un univers à aimer avant d’être conquis par un séduisant virus cosmique. On y retrouve une idée de spam intergalactique à la Existence ». Un texte qui parle autant au coeur qu'à l'esprit.


Enfin, La Barbe et les cheveux : deux morsures, de Dan Simmons, est une surprenant nouvelle de vampire, très réussie dans sa narration. Le texte de vampires est un genre dans lequel il est de plus en plus difficile d'innover, à fortiori en forme courte, et Simmons s'en sort très bien ici avec ce qu'il faut de mystère, d'innocence, de monstruosité, et de surprise.


Habituellement je ne parle ici que des nouvelles, mais je veux dire que le très bon article de Dominique Warfa sur le cycle Hyperion m'a donné furieusement envie de relire l'oeuvre qui m'avait ramené à la SF, il y a plus de trente ans.

Commentaires

Philfff a dit…
Un lien pour le dernier comment sur Hyperion ?
Gromovar a dit…
Aucun lien dispo, si j'ai bien compris votre demande.