Mariana Enriquez - Un lieu ensoleillé pour personnes sombres

Des voix magnétiques, pour la plupart féminines, nous racontent le mal qui rôde partout et les monstres qui surgissent au beau milieu de l’ordinaire. L’une semble tant bien que mal tenir à distance les esprits errant dans son quartier bordé de bidonvilles. L’autre voit son visage s’effacer inexorablement, comme celui de sa mère avant elle. Certaines, qu’on a assassinées, reviennent hanter les lieux et les personnes qui les ont torturées. D’autres, maudites, se métamorphosent en oiseaux. Les légendes urbaines côtoient le folklore local et la superstition dans ces douze nouvelles bouleversantes et brillamment composées, qui, de cauchemars en apparitions, nous surprennent par leur lyrisme nostalgique et leur beauté noire, selon un art savant qui permet à Mariana Enriquez de porter, une fois de plus, l’horreur aux plus hauts niveaux littéraires. Un lieu ensoleillé pour personnes sombres , le dernier recueil de nouvelles de Mariana Enriquez, sort en VF aux Editions du Sous-Sol dans une trad...

Rituel de chair - Graham Masterton


Ressortie en poche du "Rituel de chair", du maître de l'horreur Graham Masterton.

Années 80, Connecticut. Charlie McLean est un critique gastronomique cinquantenaire que sa vie sur les routes a fini par conduire au divorce. Il entame aujourd'hui une tournée d'inspection avec son fils adolescent Martin, dans l'espoir de créer avec lui le lien qu'il n'a jamais pris le temps de tisser.

Lors d'une étape, ils entendent parler du Reposoir, un restaurant français très exclusif que Charlie ne connait pas. Un lieu aussi qui a visiblement mauvaise réputation.
Piqué par cette découverte, Charlie se met en tête d'y manger en dépit de la fin de non recevoir qui lui est opposé. C'est alors que Martin commence à se comporter d'étrange manière, jusqu'à disparaître de leur chambre d’hôtel alors même que son père passe la nuit avec une femme rencontrée la veille. Fugue ou enlèvement, aucun doute dans l'esprit de Charlie. Confronté à l'inertie des autorités, il doit alors se mettre en marche pour retrouver son fils et le tirer des griffes du groupe qui le destine à une fin atroce.

Encore une fois, Masterton déçoit progressivement, de plus en plus, au fil des pages. Après un début aussi intrigant qu'inquiétant, presque weird, le récit et les rebondissements  - par leur ampleur sans cesse en croissance - deviennent de plus en plus invraisemblables, jusqu'à un final qui est une apothéose de l'invraisemblabilité - car à mobiliser une adversité colossale pour faire mousser le suspense on se retrouve obligé, après, à recourir à des résolutions proprement incroyables.

Si on veut voir un peu de positif, on notera une réflexion sur les dérives sectaires et l'emprise exercée par celles-ci sur des adolescents - la question était plus vive à l'époque, après le Guyana et avec la montée de Moon et de la Scientologie. On remarquera aussi la tentative de donner chair - sans jeu de mot - à un personnage de voyageur de commerce usé qui rappelle le Jean Rochefort de Tandem. Ca ne compense pas le reste du Barnum.
On fera mieux de lire La confrérie des mutilés, de Brian Evenson.

Etonnant de voir comme ses romans me font toujours la même impression.

Rituel de chair, Graham Masterton

Commentaires

TmbM a dit…
Mais finalement... pourquoi toujours y revenir si c’est à chaque fois une déception ?
Gromovar a dit…
De l'optimisme ?

Et puis, je n'y reviens pas très souvent quand même ;)