The End of the World as we Know it - Anthologie The Stand

Il y a des années j’ai lu et apprécié The Stand – même si j’ai un peu allégé ce très (trop) long roman. J’ai ensuite lu l’adaptation BD , ce qui prouve que mon appréciation n’était pas fake. Voilà que sort une anthologie coécrite par certains des bons auteurs du moment. Elle revisite l’univers de The Stand , y retourne, nous en dit plus sur des choses que King n’avait pas trouvé le temps de raconter, nous offre le plaisir coupable de retourner arpenter une terre ravagée. Edité par Christopher Golden et Brian Keene, doté d’une introduction de Stephen King, d’une préface de Christopher Golden et d’une postface de Brian Keene, The End of the World as we Know it rassemble des textes de Wayne Brady et Maurice Broaddus, Poppy Z. Brite, Somer Canon, C. Robert Cargill, Nat Cassidy, V. Castro, Richard Chizmar, S. A. Cosby, Tananarive Due et Steven Barnes, Meg Gardiner, Gabino Iglesias, Jonathan Janz, Alma Katsu, Caroline Kepnes, Michael Koryta, Sarah Langan, Joe R. Lansdale, Tim Lebbon, Josh...

Dragon - Thomas Day - Retour de Bifrost 81


« Une heure-lumière ». La nouvelle collection novella du Bélial. 4 à 6 courts romans seront publiés par an. Du français et de l’étranger. Du tout neuf et du primé. Dragon, de Thomas Day, est l’un des textes qui ouvriront le feu dès le début 2016.
 
Bangkok, Thaïlande. Un inconnu massacre à la kalach les clients et le personnel d’un bordel temporaire, l’un de ces innombrables bouges de la capitale thaïlandaise où des mafieux font leur beurre en organisant la prostitution enfantine, pour des touristes occidentaux désireux de s’abandonner à leurs pulsions abjectes sans grand risque, et aussi bien sûr pour quelques pervers locaux. Le lieutenant Tann est immédiatement chargé de l’enquête, une enquête que le Général Wongkrachang, chef de la police de Bangkok, rend prioritaire. Ses ordres implicites sont clairs : Tann doit retrouver le tueur et le supprimer discrètement. Il importe que les touristes, sources essentielles de revenus pour le royaume, ne prennent pas peur, mais aussi que la Thaïlande joue son rôle de pays motivé par la lutte contre le prostitution enfantine. L’opinion mondiale veille par les yeux de diverses ONG. La mauvaise réputation se paie cash.

Catholique dans un royaume majoritairement bouddhiste, ex-amant de Pearl, un ladyboy pré-op, Tannhäuser - Tann pour les intimes - marche en équilibre sur la fil tendu qui sépare deux mondes. La traque du Dragon, l’impitoyable bourreau des pédophiles, le fera basculer loin des hommes, dans une autre réalité, terrible et foudroyante.

"Dragon", c’est le cheminement de Tann vers son destin métamorphique, écho de celui du capitaine Willard dans Apocalypse Now avec qui il partage une même mission (parallèle des scènes : Tann/Wongrachang - Willard/Lucas) : plonger jusqu’au cœur des ténèbres pour mettre un terme définitif au problème. Le parallèle trouve néanmoins sa limite : in fine, Tann sera Kurtz plutôt que Willard, il ne reviendra pas des ténèbres mais transmettra sa tâche à qui saura mieux la remplir.

Dans "Dragon", Day raconte la Bangkok derrière la carte postale - une ville sale, corrompue, puante, aussi laide moralement que physiquement, où des hommes laids font des choses laides avec la complicité passive de la majorité. Il décrit en détail, au ras du sol, en reporter embedded. Il pratique une approche gonzo, ultra-subjective. Il dit son horreur de la prostitution enfantine et la balance dans la gueule du lecteur, avec urgence et violence, là où le Houellebecq de Plateforme abordait la question par l’ironie désabusée. Le choc ici est plus rude, et du coup plus efficace.

Dragon, Thomas Day

Commentaires

shaya a dit…
Ton analyse me donne envie de voir Apocalypse now que je ne crois pas avoir encore vu, honte sur moi!
Gromovar a dit…
Il faut voir Apocalypse Now.