La grande muraille de Mars - Alastair Reynolds

La grande Muraille de Mars est la version française du méga recueil d’Alastair Reynolds intitulé en VO  Beyond the Aquila Rift . Dans des traductions de Pierre-Paul Durastanti, Laurent Queyssi et Florence Dolisi, ce sont pas moins de 16 textes (2 de moins que dans la VO) qui s’étalent sur 640 pages. Au fil de ces milliers de signes c’est l’avenir imaginé par Alastair Reynolds qui se dévoile aux yeux ébahis du lecteur amoureux de SF. Car c’est bien de SF qu’il s’agit ici. Toujours. Même quand ça peut ressembler à autre chose. Certains de ces textes appartiennent au Cycle des Inhibiteurs , ce cycle bien connu de notre club qui raconte l’histoire future d’une humanité spatiopérégrine et divergente dont les différentes branches, souvent en conflit armé, se distinguent par leur degré de fusion avec les machines. C’est le cas notamment des deux premiers, La grande muraille de Mars et Zéphyr qui racontent, de transhumanisme en tentative de génocide, les débuts de la divergence et les ...

Overtime de Stross : S'ennuyer avec Bob Howard

"Overtime" est une novellette (et oui...) de Charles Stross située dans l’univers de la Laverie. On y retrouve Bob Howard, le héros récurrent de la série, toujours employé du service britannique ultra-secret dont la mission est d’empêcher le retour sur Terre des entités aussi visqueuses que glougloutantes dans les ténèbres qui rodent derrière le mur de la réalité. Utilisant l’informatique pour manipuler les mathématiques complexes qui régissent les dimensions, les agents de la Laverie luttent jour après jour, et dans l’ombre, non seulement contre les êtres malveillants qui voudraient mettre fin à notre monde, mais aussi, et au moins autant, contre les rigidités d’une bureaucratie tatillonne et les rigueurs des restrictions budgétaires. Le tout est en général plutôt drôle, entre Lovecraft et Brazil.

Ici, Bob Howard est de corvée de Noël. Il doit assurer quelques temps une permanence dans les locaux de la Laverie, comme Officier de nuit, pendant que ses collègues, pot de Noël passé, seront en congés de fin d’année. Evidemment, rien ne se passera comme prévu, et Bob devra régler un problème d’infestation cabalistique dont la première manifestation prendra la forme de photocopies graveleuses. Et oui…

Stross signe ici un pastiche explicite du Christmas Carol de Dickens. On se souvient que l’avare solitaire Scrooge (on n’oublie pas que c’est le nom de Picsou en VO) y était visité par trois esprits : l’esprit des Noëls passés, l’esprit des Noëls présents, l’esprit des Noëls à venir. Bob, lui, rencontre au cœur d’une boucle temporelle celui qu’il nomme « l’esprit des Noëls rendus fictionnels par un paradoxe temporel ».

Problème : c’est très long à démarrer (rien d’intéressant avant les photocopies des culs des fêtards et des autres), ce n’est jamais vraiment drôle, et on s’ennuie finalement pas mal.
L’équilibre Lovecraft/Brazil semble ici perdu. Le centre de gravité du récit est parti vers le bureaucratique et ses vicissitudes. Nul doute que pour rire vraiment, il faudrait avoir travaillé à Scotland Yard ou à la BBC. Ce n’est, hélas, pas mon cas. Ou avoir connu l’IUFM, mais pour une satire de ce lieu kafkaïen il vaut mieux lire Festins secrets de Pierre Jourde.

L’avis, plus positif, d’Anudar

Overtime, Charles Stross

Commentaires

Anudar a dit…
Etant un fan absolu de la Laverie je ne pouvais pas ne pas être enthousiasme. Mais, oui, je reconnais à la réflexion que cette courte histoire est moins passionnante que les autres dans la série...

Merci pour le lien en tout cas :)
Gromovar a dit…
J'ai cherché désespérément un signe d'enthousiasme dans ta chronique ;)
shaya a dit…
Bizarrement le résumé de la nouvelle me donne pourtant très envie de la lire. Il est difficile à lire Stross en VO ?
Gromovar a dit…
Pas très difficile sauf quand il fait de longues phrases alambiquées pour faire pince sans rire.