Esperance - Adam Oyebanji

Chicago, Maintenant. Le détective Ethan Krol, du Chicago P.D., est appelé sur une très étrange scène de crime. Sur le sol d'un luxueux appartement de la ville, au 20ème étage, se trouvent étendus trois cadavres : un homme originaire du Nigeria, un bébé, et un...barracuda. Dans la chambre adjacente, une femme est inconsciente, la compagne et mère des deux victimes. Elle l'ignore encore mais elle n'a plus, de fait, ni compagnon ni enfant. Aucun signe de violence sur les deux morts, juste un peu d'eau autour de leur corps. La femme est impossible à réveiller. Et il y a aussi la question du barracuda. Ce qui était une improbable scène de crime devient un véritable mystère quand l'autopsie montre que les deux morts de sexe masculin (père et fils) ont été noyés dans de l'eau de mer (Chicago est à un bon millier de kilomètres de l'océan le plus proche) et que les analyses toxicologiques révèlent que la femme, qui finit par se réveiller, a été endormie par une neu...

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Un vieux détective retiré et reconverti en éleveur d’abeille, l’année 1944, un petit juif muet porteur d’un perroquet qui récite des séries de chiffres en allemand, des personnages troubles, un mauvais garçon fils d’un couple au bout du rouleau. Le tout écrit par Michaël Chabon l’auteur du très bon et uchronique Club des policiers Yiddish. A priori, cette grosse centaine de pages sentait bon. Mais, comment dit-on ? On ne juge pas un livre à sa couverture.

"The Final Solution" est à la fois la réponse définitive qu’il faudrait trouver à un mystère et aussi un grand secret à dévoiler. Le grand secret est si incroyable, si humainement incroyable, que même le plus grand esprit déductif d’Europe s’y cassera les dents et ne parviendra pas à le percer ; il ne résoudra que le prosaïque mystère. Un meurtre, pas les six millions d’autres.

Si cette grosse centaine de pages avait tout pour plaire, comment a-t-il donc échoué ?

Trop de points de vue (même celui du perroquet) pour trop peu de pages. Un personnage de Détective Conseil retiré dans l’apiculture, vieilli, fatigué, perclus de rhumatisme, atteint d’instants de décrochage intellectuel, qui au final n’est jamais accrocheur (je n’ai pas dit aimable, Sherlock Holmes ne l’est jamais) et résout son affaire presque par hasard. Et surtout, une volonté de faire absurde ou parodique, illustrée notamment par de très longues périphrases, et qui prouve, par son échec, que tout le monde ne peut s’improviser Monty Python. Qu’on me comprenne, je n’ai rien contre les images ou les métaphores, bien au contraire, quand elles servent à enrichir ou embellir ce qui est dit, pas quand elles détournent l’attention du point central, au fil d’un détour de production qui semble viser l’humour mais dont on peut se demander s'il ne sert pas surtout à « faire « écrivain ».

Pour conclure, "The Final Solution" est tout ce que l'excellent Fatherland de Robert Harris n’est pas. Ce n’était certes pas le bût, mais s’opposent ici, sur des thématiques proches, un très bon roman à un qui rate son objectif.
Et sur nazisme, enquête, et Angleterre, la victoire revient au très piquant Farthing de Jo Walton.

The Final Solution, Michaël Chabon

Commentaires

A.C. de Haenne a dit…
Quoi ? Un Chabon mauvais ? C'est possible ?

A.C.
Gromovar a dit…
Étonnamment, oui.