La Cité des marches - Robert Jackson Bennett

Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le

L'oeil ne voit que la surface des choses


"L’homme truqué" a commencé par être une nouvelle de Maurice Renard, résumée ici par Lune, avant de devenir un album de BD de Lehman et Gess, destiné à être partie du monde fascinant de La Brigade Chimérique.

1919, après la Grande Guerre. Un mystérieux voleur inquiète la capitale en ne dérobant que de la nourriture et des vêtements. Comme pour subvenir à ses besoins.
Face au risque de panique, Le Nyctalope, le vigilante institutionnel français, fait à Marie Curie une proposition « qu’elle ne peut pas refuser » : l’aider, en utilisant la superscience naissante, à arrêter ce voleur, prouvant ainsi que celle-ci peut être mise au service de la société. Tout deux se lancent à la poursuite de l’homme mystère qu’ils arrêtent facilement grâce à une torche au radium, découvrant alors qu’il est un vétéran sur lequel ont été pratiquées d’étranges expériences. Par qui ? Pourquoi ? Mystère. N’en reste pas moins que le capitaine Jean Lebris, l’homme truqué, aveuglé au front par un shrapnel, enlevé, séquestré, modifié, voit l’électricité. Cet étonnant pouvoir lui permet de mettre au jour un grand péril pour la capitale, l’histoire devenant alors, par la grâce des étranges capacités de Lebris, une suite du Péril Bleu, toujours de Maurice Renard.

Petite histoire finement troussée, pleine de dangers et de rebondissements comme savaient les écrire les feuilletonistes, personnage de Lebris forcément attachant du fait du double drame qui le frappe, présences référentielles de Renard et Rosny-Ainé (sans compter une moquerie bien sentie sur L’Atlantide de Pierre Benoit), "L’homme truqué" est d’une lecture agréable. On regrettera que le récit soit trop court (pourtant avec ses 64 pages il n’est pas ridicule). On aurait voulu en voir plus, plus de personnages, plus de retournements de situation, mais l’effet Intégrale de la Brigade joue forcément ici dans la perception du lecteur. Un autre épisode à venir, alors ? Une production régulière ? Ca serait bien.
Je suis toujours aussi peu amateur des dessins, les regrettant d’autant plus que les images en vison nocturne qu’on trouve dans l’album laisse entrevoir de bien belles choses.

L’homme truqué, Lehman, Gess

Commentaires

Xapur a dit…
Bien aimé aussi, malgré un goût de trop peu.
Et en plus, j'apprécie les dessins, moi !
Gromovar a dit…
Et bien tu as de la chance ;)
Lorhkan a dit…
Excellente "Brigade Chimérique" !
J'avoue que revenir dans cet univers me tente bien.