Livres pour l'été, la sélection de Gromovar

La mer c'est dégueulasse, les poissons baisent dedans , chantait Renaud...C'est vrai. Et en plus maintenant elle est polluée. Alors, plutôt que d'aller y trainer, autant profiter de son temps libre pour lire des livres. Et si vraiment on tient à retourner à la mer alors que nos ancêtres l'ont fort justement quittée il y a 500 millions d'années, on peut toujours y lire, sur le sable, ou mieux, en terrasse. Pourquoi aller tremper son corps dans un tel bouillon de culture quant un autre, bien plus appétissant est à disposition ? Mais que choisir ? Gromovar ton ami est allé à la pêche aux pépites pour toi, lecteur. Voici donc quelque idées de livres disponibles. A tout poisson tout honneur, Poisson Poison  de Ned Beauman est un parfait roman d'été. Halieutique d'abord, il est également drôle, intelligent et speed. Un vrai plaisir.  Cliquer pour en savoir plus. Pas trop poisson ? Nous avons des robots alors avec La Vie secrète des robots de Suzanne Palmer. Ce re...

The Weird anthology (note 6)


Acheté il y a peu la colossale anthologie "The Weird", dirigée par les Vandermeer (on peut trouver pire comme anthologistes). 1152 pages, 110 nouvelles et autant d’auteurs, un siècle d’envergure, 1,4 kilo (on comprend mieux l’exquis dessin de Karl Lagerfeld ci-dessous). Et, last but not least, British Fantasy Award 2012 de la meilleure anthologie.

Deux belles introductions de Moorcok et de Jeff Vandermeeer définissant le Weird, comme (je résume de nombreuses page en deux mots, c’est donc réducteur) du « fantastique étrange ».

Quelques noms d’invités : Kafka, Lovecraft, Gibson, Miéville, Borges, Walpole, Leiber, Link, Tuttle, Gaiman, etc… (il y en a 100 de plus dans l'ouvrage).

Je la lirai au fil de l’eau, une ou deux nouvelles entre chaque gros livre, comme on mange du gingembre entre deux sushis différents. Et parfois, j’en dirai un (bref) mot ici, car on peut se procurer certains de ces textes, même sans acheter l’anthologie.


Replacements, de Lisa Tuttle, décrit l’éviction progressive d’un mari par sa femme, au profit d’une petite créature étrangère qu'elle a trouvée dans la rue et ramenée à la maison pour en prendre soin.
Difficile de ne pas penser aux recompositions, souvent douloureuses, qui suivent la naissance d’un enfant. D’autant que le personnage féminin de Tuttle tient, à un moment donné, un discours qui rappelle irrésistiblement celui de Clémentine à Angel, dans « L’arrache cœur » de Vian, lorsque celui-ci réalise qu’il ne touchera plus sa femme, nouvellement mère, et qui se conclut par « Tu ne m’aimes plus…, dit tristement Angel. Plus comme ça, dit-elle. »

Replacements, Lisa Tuttle

Commentaires

Guillmot a dit…
Houla, du Lisa Tuttle, je passe pour ma part.
Gromovar a dit…
Bad you tsk tsk !

Et je crois vraiment que pour en tirer la substantifique moelle il faut avoir vécu la transformation d'une femme en mère.

C'est un peu comme la nouvelle "L'heure en plus" dans "Ainsi naissent les fantômes" qu'on ressent plus fortement si on l'a vécue peu ou prou.
Gromovar, partenaire officiel de la diminution de la natalité.
Gromovar a dit…
On est déjà trop de toute façon ;-)
Guillmot a dit…
Et voilà, j'suis trop macho :D
Tigger Lilly a dit…
J'espère que j'aurai l'occasion de lire cette nouvelle : Lisa Tuttle j'en redemande !
Lune a dit…
Il est vrai que Lisa Tuttle parle superbement bien de la femme et, je m'en rends compte maintenant, de la mère.
Gromovar a dit…
Parfaitement d'accord :)