Sequoia Nagamatsu - Plus haut dans les ténèbres

Sibérie, 2030. Le monde continue de voir son environnement se dégrader, entre sixième extinction, mégafeux et montée catastrophique du niveau des mers. La mise à jour du cadavre d’une adolescente néandertalienne dans le permafrost sibérien en dégel exhume aussi un virus antédiluvien qui se propage au sein de toute l’espèce humaine et y entraîne une pandémie de proportion cataclysmique, l’équivalent d’une peste noire au niveau mondial. Une « peste » boostée par la rapidité des transports dans un monde que cette rapidité même et ses sources carbonées sont en train de détruire ; une maladie terrifiante qui ramène les cellules des organes touchés à leur état totipotent puis déclenche une nouvelle « embryogenèse » défectueuse, transformant des cœurs en foie, des foies en poumons, etc. Parfois même ils deviennent étrangement luminescents. L’humanité n’aura finalement peut-être pas à attendre l’effondrement climatique pour connaître la décimation, les effets d’un archéovirus meurtrier suffiro

Le garçon perdu


Sortie du premier tome de la nouvelle série de l'excellent Luc Brunschwig, auteur entre autres du Pouvoir des Innocents et de ses dérivés.
"Urban" raconte l'histoire de Zach, un garçon un peu naïf, un peu péquenot, qui entre dans la "police" de Montplaisir, le plus grand parc d'attraction de l'univers avec ses 18 millions de visiteurs quotidiens.
Animé (contrôlée discrètement) par une Alice et un Lapin Blanc virtuels, Montplaisir est un peu le parc d'attraction de Pinocchio, un immense lieu de plaisir qui cache l'antre de la perdition. A Montplaisir, le public, déguisé, peut trouver tout ce qui le distraira, de Mickey aux peep-shows en passant par une justice transformée en réality-show. Il reviendra à Zach de mettre à jour la pourriture cachée sous le clinquant.
Malgré les limites d'un premier tome, forcément d'exposition, "Urban" prend le lecteur à la gorge. Difficile de ne pas être ému par Zach, dont le rêve de justice se heurte à une réalité sordide, par Ishrat, la liftière presque nue à la peau couverte de logos de marque, par Isham, le jeune cador de la police au destin tragique. Ces trois se frottent et se blessent, ignorants de la présence d'autres acteurs au rôle encore trouble, tel le jeune garçon Niels.
Le graphisme, apparemment sketchy mais très détaillé, fourmille d'Easter Eggs, donnant une richesse rare au lieu décrit. L'aspect légèrement brumeux amené par la colorisation évoque l'ambiance du Blade Runner de Ridley Scott, ce qui n'est pas pour me déplaire.
On referme ce volume avec un sentiment de malaise et de satisfaction. Malaise pour les héros malheureux de cette anti-aventure, satisfaction d'avoir partagé un moment leur histoire.
Urban, t1 Les règles du jeu, Luc Brunschwig, Roberto Ricci

Commentaires

Maëlig a dit…
Je l'avais déjà repéré, il me fait bien envie.
Roberto Ricci a dit…
Merci pour la critique ;)
Roberto
Gromovar a dit…
Ca a été un plaisir :)