Mariana Enriquez - A Sunny Place for Shady People

Sortie en anglais de A Sunny Place for Shady People , le dernier recueil de Mariana ' Prix Planète-SF 2022 ' Enriquez. 12 textes, de longueur variable, dont aucun n'est faible et dont certains sont excellents. Enriquez, ici comme dans ses œuvres précédentes, écrit un fantastique très noir, plein de tristesse et de regrets, placé dans une Argentine contemporaine qui ne s'est pas vraiment remise des années de dictature, un pays habité de mauvais souvenirs et de rancœurs, plein de lieux qui furent peut-être des centres de détention ou de torture. Le fantastique d'Enriquez est un fantastique dans lequel les vivants vivent aux côtés des fantômes et du surnaturel. Fantômes comme on l'entendrait ici en France, mais fantômes aussi dans un sens plus métaphorique, la (les) dictature(s) étant passée(s) par là ; surnaturel comme dans un pays où subsistent plus que chez nous des croyances en des saints miraculeux ou des créatures d'outre-monde, surnaturel comme dans un m...

Literate rock

Le Traqueur Stellaire nous parlait il y a peu de l'inspiration mythologique des groupes de metal.

L'idée m'est alors venue de lister quelques chansons inspirées d'oeuvres littéraires, et les citant plus ou moins explicitement. Je puise évidemment dans mon panthéon personnel, et dans ce hall of fame Iron Maiden et The Cure représentent la majorité du temps d'écoute total.

Pour commencer To Tame a Land d'Iron Maiden, hommage au Dune de Frank Herbert. Paroles et musique font bien plus que l'évoquer.



L'émouvantissime How beautiful you are des Cure adapte de brillante manière le poème en prose Les yeux des pauvres de Baudelaire (rien qu'à l'écouter en tapant ça j'ai des frissons).



L'énormissime et longuissime Rime of the Ancient Mariner d'Iron Maiden adapte et cite en deux fois le The Rime of the Ancyent Marinere de Samuel Taylor Coleridge



Inspiré de L'étranger de Camus, The Cure débutait sa carrière par Killing an Arab. Confrontés aux incultes qui l'accusaient de racisme, Robert Smith a souvent chanté Killing an Englishman à la place des paroles originales.



Still Life, où Iron Maiden met en musique le Genius Loci du très lovecraftien Clark Ashton Smith.



Nouvelle séance de goosebumps en écoutant le Disintegration des Cure. On y trouve, vers la fin, un cadavre exquis qui contient une jolie référence déguisée aux Ecritures. Superbe chanson sur la fin d'un amour.



Encore Maiden pour un hommage à Gaston Leroux et à son Fantôme de l'Opéra.



Enfin, le groupe français Jack the Ripper échantillonne Jean Marais disant Jean Cocteau dans La belle et la Bête. On trouve cet échantillon à la presque fin de A Portrait's gallery, magnifique chanson aux sonorités est-européennes.



PLAY IT LOUD !

Commentaires

Guillaume44 a dit…
Je vais aller écouter ça tout à l'heure sur le PC qui a du son, en tout cas c'est chouette que mon billet t'ait inspiré pour rebondir dessus ! A noter aussi un bel album de Blind Guardian entièrement dédié à l'œuvre de Tolkien.
Gromovar a dit…
Faut le faire écouter à Anudar le To Tame a Land.
Alias a dit…
Moins métal et plus rock progressif, le groupe québécois The Box a signé l'adaptation du "Horla" de Maupassant.

Un extrait? Voici: http://www.youtube.com/watch?v=388fZEhTtm4
Dune Jacurutu a dit…
Je suis en train d'achever de compiler une liste de près d'une centaine d'artistes/groupes ayant pris Dune comme thème (Heavy Metal/Jazz Fusion/Industrial/Hip hop etc). Si ça t'intéresse je t'envoie le lien.
Gromovar a dit…
@ Lampadas : Volontiers