Deryn Du - Guillaume Sorel

D’abord, c’est un cadavre de baleine qui empuantit la plage, non loin d’un petit port de pêcheurs du Pays de Galles. Parmi les témoins ébahis, à côté des humains, il y a des mouettes mais aussi des corbeaux. Un poète en villégiature traîne aussi parmi les badauds. Tout ceci, Poe l’aurait apprécié. Puis il y a un meurtre, étrange. Une petite fille et une poupée cassée, qui ne semblent pas être étrangères aux mystères en cours. Puis d’autres meurtres, de plus en plus étranges. Et toujours le poète. Qui comprend, ou sent, ou vibre à l’unisson. Le village de pêcheurs, la nuit, l’ombre, la peur qui rôde. On pense au Geôlier de Florian Quittard. La lande, les fées, un autre monde derrière le monde, on pense à Arthur Machen - le poète le lit. On pense aussi au décadentiste Maurice Rollinat , dont la petite fille (fantôme ?) cite des passages. Le poète sert de passeur entre les mondes, entre la nuit et le jour. Il peut comprendre, il est un passeur de fées, la petite fille l’affirme, in...

Literate rock

Le Traqueur Stellaire nous parlait il y a peu de l'inspiration mythologique des groupes de metal.

L'idée m'est alors venue de lister quelques chansons inspirées d'oeuvres littéraires, et les citant plus ou moins explicitement. Je puise évidemment dans mon panthéon personnel, et dans ce hall of fame Iron Maiden et The Cure représentent la majorité du temps d'écoute total.

Pour commencer To Tame a Land d'Iron Maiden, hommage au Dune de Frank Herbert. Paroles et musique font bien plus que l'évoquer.



L'émouvantissime How beautiful you are des Cure adapte de brillante manière le poème en prose Les yeux des pauvres de Baudelaire (rien qu'à l'écouter en tapant ça j'ai des frissons).



L'énormissime et longuissime Rime of the Ancient Mariner d'Iron Maiden adapte et cite en deux fois le The Rime of the Ancyent Marinere de Samuel Taylor Coleridge



Inspiré de L'étranger de Camus, The Cure débutait sa carrière par Killing an Arab. Confrontés aux incultes qui l'accusaient de racisme, Robert Smith a souvent chanté Killing an Englishman à la place des paroles originales.



Still Life, où Iron Maiden met en musique le Genius Loci du très lovecraftien Clark Ashton Smith.



Nouvelle séance de goosebumps en écoutant le Disintegration des Cure. On y trouve, vers la fin, un cadavre exquis qui contient une jolie référence déguisée aux Ecritures. Superbe chanson sur la fin d'un amour.



Encore Maiden pour un hommage à Gaston Leroux et à son Fantôme de l'Opéra.



Enfin, le groupe français Jack the Ripper échantillonne Jean Marais disant Jean Cocteau dans La belle et la Bête. On trouve cet échantillon à la presque fin de A Portrait's gallery, magnifique chanson aux sonorités est-européennes.



PLAY IT LOUD !

Commentaires

Guillaume44 a dit…
Je vais aller écouter ça tout à l'heure sur le PC qui a du son, en tout cas c'est chouette que mon billet t'ait inspiré pour rebondir dessus ! A noter aussi un bel album de Blind Guardian entièrement dédié à l'œuvre de Tolkien.
Gromovar a dit…
Faut le faire écouter à Anudar le To Tame a Land.
Alias a dit…
Moins métal et plus rock progressif, le groupe québécois The Box a signé l'adaptation du "Horla" de Maupassant.

Un extrait? Voici: http://www.youtube.com/watch?v=388fZEhTtm4
Dune Jacurutu a dit…
Je suis en train d'achever de compiler une liste de près d'une centaine d'artistes/groupes ayant pris Dune comme thème (Heavy Metal/Jazz Fusion/Industrial/Hip hop etc). Si ça t'intéresse je t'envoie le lien.
Gromovar a dit…
@ Lampadas : Volontiers