La Cité des marches - Robert Jackson Bennett

Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le

Lestrade en beaucoup mieux


Europe, fin XIXème. Après un siècle de domination française, conséquence de la victoire napoléonienne sur la perfide Albion, l'Angleterre a recouvré son indépendance. Les tensions anglo-françaises sont vives et la suspicion brulante. Quand un "diplomate" anglais est retrouvé "suicidé", la piste mène naturellement vers la France. Yard et services secrets entrent en guerre.
Voici une BD d'une grande richesse. Steampunk, uchronique, ultra-référencée (passe, sous le crayon de Talbot, la France, l'Histoire de la BD, la peinture classique, le théâtre), "Grandville" est un hommage vibrant aux feuilletonistes du siècle dernier. Action, mystère, complot politique, et personnages historiques, font de cet album un tourbillon brillant qui emporte le lecteur. Malgré le parti-pris d'utiliser des animaux anthropomorphisés (dont je ne raffole pas), l'album n'est jamais mièvre et ce n'est pas une BD pour enfant (de fait on oublie rapidement l'animalité des protagonistes, finalement plus gadget qu'autre chose). Talbot sait être dur et tuer impitoyablement ses personnages, il sait être complexe et tortueux à souhait, mais il fait preuve aussi d'humour et d'ironie, le tout dans un dosage impeccable.
Nanti d'une édition somptueuse et d'une couverture délicieusement surannée, "Grandville" est une superbe BD de Bryan Talbot, superbement adaptée en français par Milady.
Grandville t1, Bryan Talbot

L'avis de Néault

L'avis de Pitivier

L'avis de Lhisbei

Lu dans le cadre du défi steampunk

Commentaires

Guillaume44 a dit…
Rien que pour l'uchronie de base j'ai envie de m'y plonger :)
Gromovar a dit…
J'y suis allé à reculons à cause des animaux mais j'aurais été bête de m'en priver.
Je viens d'ailleurs d'acheter le second volume que je chroniquerai sous peu.
Pitivier a dit…
Je le dis, je le répète.... J'adore Bryan Talbot. Un de mes auteurs de comics préféré. La suite de grandville est dispo en vo. Ruez vous dessus. Et si vous ne connaissez pas les aventures de Luther Arkwright, allez immédiatement chez votre libraire le plus proche. C'est un chef d'oeuvre. En plus, l'édition française parue chez Kymera est splendide.
Pitivier a dit…
au fait, l’anthropomorphisme n'est pas un gadget. C'est un hommage au caricaturiste Jean Ignace Isidore Gérard qui vécut au début du 19eme et qui utilisait cette technique dans ses dessins. L'utilisation de l'anthropomorphisme était d'ailleurs courante à l'époque dans les caricatures politiques et a été utilisé durant de nombreuses années jusqu'au bebette show par exemple. C'est donc non seulement un hommage à un artiste français mais c'est en plus parfaitement dans le ton politique du comics et en plus ca renforce l'atmosphère steampunk je trouve.
Gromovar a dit…
La suite vient même de sortir en VF, toujours dans une très belle édition Milady. Je la lis cet après-midi.

Pour les animaux humanisés, ça me gonflait déjà quand j'étais enfant. Mais c'est effectivement un hommage.

Pour Luther Arkwright j'ai vu ça sur Internet ce matin et je vais me le procurer rapidement.
Lhisbei a dit…
Cette BD là me tente depuis un moment. je crois que je vais finir par craquer dessus même si je vais attendre que tu chroniques la suite pour me faire une idée :)
Gromovar a dit…
Tu l'auras demain :)
Maëlig a dit…
C'est sur ma pile, et ça me fait de plus en plus envie!
Gromovar a dit…
Plus à attendre alors :)
Anonyme a dit…
Quel est le niveau de la BD en VO ? Plein de tournures et de vocabulaire argotique ou plus accessible ?
Gromovar a dit…
Je ne sais pas. Je n'ai lu que la VF ici.