Deryn Du - Guillaume Sorel

D’abord, c’est un cadavre de baleine qui empuantit la plage, non loin d’un petit port de pêcheurs du Pays de Galles. Parmi les témoins ébahis, à côté des humains, il y a des mouettes mais aussi des corbeaux. Un poète en villégiature traîne aussi parmi les badauds. Tout ceci, Poe l’aurait apprécié. Puis il y a un meurtre, étrange. Une petite fille et une poupée cassée, qui ne semblent pas être étrangères aux mystères en cours. Puis d’autres meurtres, de plus en plus étranges. Et toujours le poète. Qui comprend, ou sent, ou vibre à l’unisson. Le village de pêcheurs, la nuit, l’ombre, la peur qui rôde. On pense au Geôlier de Florian Quittard. La lande, les fées, un autre monde derrière le monde, on pense à Arthur Machen - le poète le lit. On pense aussi au décadentiste Maurice Rollinat , dont la petite fille (fantôme ?) cite des passages. Le poète sert de passeur entre les mondes, entre la nuit et le jour. Il peut comprendre, il est un passeur de fées, la petite fille l’affirme, in...

Paris avant Saint-Germain


Juste une brève pour rappeler Jean d'Aillon à votre souvenir. Après l'excellent Marseille, 1198, voici le non moins excellent "Paris, 1199".
Siège de Chalus (les plus vieux se souviendront que c'est de ce lieu et de ce moment qu'arrive Thibaut, l'un des Conquérants de l'Impossible), Richard Coeur de Lion reçoit un carreau d'arbalète et meurt quelques jours plus tard. A-t-il été empoisonné ?
Reprenant les personnages principaux de "Marseille, 1198", Jean d'Aillon tisse encore une fois une intrigue policière et politique très érudite. Il invite à découvrir le Paris de Philippe Auguste comme le ferait un guide. Il décrit, explique, conjecture parfois. Cette minuscule France, très soumise à l'Eglise et à Rome (le gallicanisme est encore à venir), lutte pour s'agrandir et résister aux prétentions de son incestueuse cousine anglaise. Les Templiers y sont puissants et respectés, même s'ils sont loin d'être tous respectables. Notre Dame de Paris est en construction depuis 40 ans, ainsi que la fameuse muraille de Philippe Auguste qu'on peut aujourd'hui admirer sous le Louvre. Le catharisme "menace" et nous rencontrons Simon de Monfort. Les qualités de "Marseille, 1198" sont présentes ici. Le roman est documenté, il utilise un vocabulaire d'époque riche, et n'omet aucun détail de la complexe organisation juridique de l'époque. Les compétences d'universitaire de l'auteur enrichissent un récit policier complexe et passionnant. A lire absolument si on aime l'Histoire.
Paris, 1199, Jean d'Aillon

Commentaires

El Jc a dit…
Je le note avec plaisir, c'est une totale découverte en ce qui me concerne. Merci à toi !
Efelle a dit…
Je n'avais point vue la première chronique pour cause de trêve estivale (et peut être de titre qui n'attire pas l'oeil dans un flux RSS).

Je pense que je vais me laisser tenter...
Gromovar a dit…
Ah les titres !
Si je mettais les titres des livres en titres de post, je gagnerais 500 places au wikio ;-)