Le Geôlier - Florian Quittard

Lieu indéterminé, date indéterminée. Un de ces espaces-temps incertains qui m’évoquent immanquablement Kafka. Qu’on peut attribuer aussi à Olga Tokarczuk ou à Karin Tidbeck , pour ne citer qu’elles. Saul Geôlier est gardien de prison. Oui, Saul Geôlier est geôlier, ce qui n’est pas absurde tant il ne fait qu’un avec un emploi et une fonction qui semblent être ses seules occupations. Il vit seul dans une petite cabane non loin de la prison où il officie. Il fait chaque soir le chemin qui relie sa cabane à la prison. Il prend son tour de garde nocturne auprès de prisonniers avec lesquels il a peu de contacts et de collègues qu’il fréquente à peine, sous les ordres d’un directeur qu’il n’a jamais rencontré. Au matin, sa garde accomplie, il rentre à la cabane. Il y collectionne les yeux des prisonniers (il faut lire pour comprendre) . Tous les jours, tous les soirs, tous les matins. Sans changement, sans promotion, sans perspective. Mais ce soir, le premier du livre, est spécial. Ce soir,...

Mycopunk


Comme très irrégulièrement, je viens faire un petit aparté pour vous parler d'un livre que Gromovar risque de fuir. Et dans la mesure où je respecte fidèlement la ligne éditoriale du blog, je ne vais certainement pas vous raconter l'histoire. Je peux par contre vous indiquer qu'il s'agit du troisième roman de Jeff Vandermeer qui se passe dans l'univers dystopique d'Ambergris. Une ville-état portuaire qui après avoir péniblement survécu à une guerre civile, est maintenant occupée par une race d'homme-champignons. Habitants historiques des sous-sols, opposants mystérieux des pères fondateurs de la ville, responsables du Silence (un génocide instantané resté inexpliqué) et maitres d'une technologie mycologique surprenante ! Nous sommes donc en quelques pages immergés dans un roman noir mycopunk qui serait entre Dark City, Existenz et Naked Lunch. La société d'Ambergris sous occupation est sordide et crédible. Les occupants "têtes grises" diffusent un malaise et une paranoïa constante dans la population, des maladies fongiques mystérieuses sont propagées, des immeubles entiers sont digérés et remplacés par des structures organiques, des rebelles sont peut être présents mais sans agenda défini...Là où le roman aurait pu virer à la farce (les mémos au poste de police sont envoyés par des spores de la taille d'une orange qu'il faut casser au marteau pour obtenir le message)... tout s'intègre avec rapidité et souplesse. Comparé à la "Cité des Saints et des Fous", le ton est plus noir et mieux maîtrisé. C'est presque aussi bien que "The city & the city" de China Miéville. Que dire de plus ?
Finch, de Jeff Vandermeer

Commentaires

Gromovar a dit…
Une remarque rapide. TiberiX a bien raison, l'urban fantasy c'est décidément pas mon truc. Pour vous dire à quel point, je n'ai jamais eu envie de jouer à Shadowrun par exemple.
Mais il écrit aussi que c'est presque aussi bien que "The city & the city". Du coup ça active mon organe de l'excitation. Il faudra que nous démélions le vrai du faux pour savoir si je dois lire Finch. Prochainement j'espère.
Efelle a dit…
Si ma pile ne ressemblait pas autant à une bibliothèque j'aurai succombé.
Munin a dit…
Vous allez arrêter, un peu, de chroniquer des bons bouquins qui font saliver ? Vous pouvez pas vous contenter d'encenser la même chose que tout le monde ou dézinguer des romans de gare que personne de toutes façons ne lira, comme on le fait, nous, sur nos blogs ? Je vais vous refacturer mes frais de librairie, si ça continue.
Gromovar a dit…
@Munin : "Il parait que le prochain Marc Lévy est bien", ça irait ?
Munin a dit…
Oui, mais je préfère personnellement Guillaume Musso.