Cullen Bunn - Bones of our stars, Blood of our world

Scénariste de comics et romancier, ce n'est apparemment pas le même set de compétences. C'est la conclusion qu'on doit tirer de la lecture de Bones of our stars, Blood of our world , le premier roman du scénariste Cullen Bunn . Là où un comic peut se permettre d'être frénétique, ici trop de personnages se succèdent trop vite dans une histoire convenue qui ne parvient même pas à être gore alors que c'est cette direction qu'elle vise. Ajoutons-y, pour faire bonne mesure, une écriture sans éclat, une enfilade de narrations à la troisième personne qui empêche tout investissement émotionnel, et l'éternelle petite ville insulaire en décrépitude dans laquelle on s'emmerde grave. Nihil novi sub sole , ça a été déjà fait, et beaucoup mieux. Passe ton chemin, lecteur !

Bon débarras


"Génocides" est un roman très noir. Désespéré et délicieusement désespérant.
Intervention extra-terrestre suggérée. Utilisation de la Terre comme zone cultivable dédiée à la production d'une plante géante à finalité nutritive. Les humains sont des parasites. Ils sont traités comme les jardiniers traitent les pucerons. Par l'élimination systématique.
Le roman nous implique dans la vie d'une petite communauté villageoise qui tentent à grand peine de survivre face à l'adversité d'un monde qui est transformé pour servir d'autres buts que l'entretien de la race humaine. De ce fait, et sans dessein politique ou moral, l'humanité est promise au même destin que toutes ces espèces que nous faisons disparaitre en détruisant leur biotope, sans compter bien sûr celles que nous éliminons sciemment et méthodiquement parce qu'elles nous gênent. Et, à contrario de notre première impulsion émotionnelle, il nous est rapidement difficile de prendre fait et cause pour les êtres humains qui constituent cette petite communauté. Ces gens se comportent de vile manière. Ces hommes et ces femmes, ni meilleurs ni pires que d'autres à l'origine, ne survivent que parce qu'ils ont adopté, plus ou moins librement, des codes et des pratiques loin de ceux qui prévalent dans les sociétés civilisées. La règle est autoritaire, la violence permanente, la mort ne pèse rien, les morts sont très vite oubliés. Toute confiance a disparu et les loyautés anciennes ont du mal à survivre. De plus, chacun détient son petit paquet de secrets et de vilénies qui, bridés dans la société normale, trouvent à s'exprimer grâce au contexte extrême dans lequel tous sont plongés. Condamnés,après avoir perdu leur village, à passer un hiver dans une plante géante dont ils se nourrisent, ils ne sont plus que des vers à l'intérieur d'un fruit.
Le roman est court mais intense. Il prend son lecteur et ne le lache plus. L'avilissement est progressif mais permanent et nulle rédemption ne viendra à l'ultime instant.
Dans "Le jour des triffides" on a envie que les acteurs de l'histoire réussissent à survivre, ici on les voit crever sans déplaisir.
Génocides, Thomas Disch

Commentaires

Anonyme a dit…
Ca fait son petit effet, hein !

J'ai vraiment beaucoup aimé.
Gromovar a dit…
Tout à fait superbe. Merci du conseil.
Anonyme a dit…
Pas encore mis la main dessus. Grrr !
Gromovar a dit…
Je l'ai trouvé sur les liens d'occasion d'Amazon, et il y en avait encore.
Anonyme a dit…
Trouvé, reçu et lu.
Très bon texte, je l'ai littéralement dévoré.