Les Chrysalides - John Wyndham

Futur indéterminé, région du Labrador. Une guerre atomique s'est produite, qui a anéanti une bonne partie de l'humanité. Cette ère des Tribulations est maintenant loin derrière et, depuis, les communautés humaines se sont reconstruites comme elles le pouvaient. Notamment sur un mode ultra-religieux. Dans la nation où vit David Strorm, le héros des Chrysalides , le niveau technique est grosso modo celui du XVIIIe siècle. On y travaille à la ferme, on y va à l'office, et surtout on y craint Dieu – au sens figuré du terme certes, mais aussi au sens propre lorsque Dieu est représenté par ses dévots et son administration autoproclamée sur Terre. En effet, dans la nation où vit David Strorm, on est convaincu que Dieu a puni les Anciens pour leur orgueil, et qu'il est indispensable, pour Lui être agréable, de respecter l'Image, autrement dit d'être, pour chaque être vivant, strictement conforme aux définitions écrites de l'espèce. Dans la nation qu'habite David...

Ophidienne


Grand choc personnel que la lecture de "Serpentine". Ce recueil de nouvelles fantastique est le livre que j'ai tenté d'écrire à plusieurs reprises sans y parvenir.
Dans cette réédition d'un recueil paru en 2004 chez la défunte Oxymore, Mélanie Fazi, jeune traductrice littéraire, réunit quelques perles, rares et belles, de celles qu'on place autour des camées, camée qui orne la superbe couverture. L'esthétique est gothique, au sens le plus parfait du terme.
Ceci dit, qu'y a-t-il sous cette couverture ? Une collection de nouvelles exquises. Elles sont émouvantes et fines, les personnages y sont développés avec justesse et délicatesse (Mélanie Fazi parvient même à faire d'une maison de famille un personnage à part entière), le fantastique intervient comme une simple anomalie en vision périphérique. Toutes sont bonnes, certaines sont excellentes. Dans celles-ci (Nous reprendre à la route (on dirait le titre d'une chanson de Dolly, pour les connaisseurs), Rêves de cendre, Matilda) Mélanie Fazi décrit parfaitement l'adolescence et ses troubles, et la culture rock de la jeune femme explose dans des ambiances qui, loin d'être de simples poses, apportent un fond crédible au récit (c'est vraiment le livre que j'ai plusieurs essayé d'écrire avant de l'abandonner, dépité). Serpentine et Petit théâtre de rame sont très urbaines et, de nouveau, j'ai été étonné par la justesse de l'observation. Mélanie Fazi a un oeil qui sait voir. Puis d'autres encore, plus classiques mais plaisantes à lire aussi (il n'y a étrangement qu'Elegie qui m'ait laissé de marbre mais je n'ai pas le privilège d'être une maman, ceci explique peut-être cela).
Serpentine est beau (je ne galvaude pas le mot, c'est beau comme ce beau dont les grecs pensait qu'il ne pouvait qu'abriter le bon), Serpentine est juste, vous devez acheter Serpentine sinon vous resterez pour toujours des béotiens. Du coup moi je vais aller acheter "Notre Dame des Ecailles", son second receuil.
Serpentine, Mélanie Fazi

L'avis d'Efelle

L'avis de Tigger Lilly

L'avis d'El Jc

Commentaires

El Jc a dit…
Je viens de le terminer à l'occasion de sa sortie en poche chez Folio SF. Je partage entièrement ton avis. Ce recueil est une petite merveille et les textes qui le compose sont de petites gourmandises à déguster sans modération.
arutha a dit…
Alors bien sûr, si tout le monde s'y met.
Gromovar a dit…
Elle est forte Mélanie, et en plus elle est plutôt aimable.