Quelques idées-cadeaux pour un Noël SFFF

Salut mes droogies, Noël approche et vous ne savez pas quoi offrir à vos proches. Voici un petite liste qui vous donnera quelques idées de qualité pour un vrai Noël SFFF. Enjoy ! D'abord l'énorme Ministère du Futur , de Kim Stanley Robinson, enfin disponible en français et indispensable pour participer à la conversation sur les changements en cours. Puis Protectorats , l'avenir de la SF sous la plume de Ray Nayler. Eversion , pour un grand moment d'aventure très SF avec Alastair Reynolds. L'Initiation , pour poursuivre l'intelligente saga Xenogenesis , d'Octavia Butler. Les Terres closes , pour finir l'excellente saga fantasy, mais pas que, des Maitres Enlumineurs . SFFF quand même la monumentale Histoire de la souffrance de Tristan Garcia. Brève Histoire de sept meurtres de Marlon James n'est pas SFFF mais c'est un tel tour de force littéraire qu'aucun ami ne vous reprochera de le lui avoir offert. Ou alors, changez d'ami. The Nice Hou

Le désert des tartares, sauce Kafka


Décidément beaucoup de belles choses sortent en BD. Le développement du marché a pour effet une augmentation du nombre d'oeuvres de qualité, même si leur pourcentage reste stable.
Voici donc un album adapté d'une nouvelle de Kafka, polémique à l'époque (aujourd'hui qui sait encore qu'il exista quelqu'un qui s'appelait Kafka), "La colonie pénitentiaire".
La dite nouvelle est une dénonciation d'une idéologie inhumaine absurdement acceptée et une manifestation éclatante de ritualisme bureaucratique. Elle met en scène un technocrate confit dans l'huile qui applique sans état d'âme une sanction cruelle qui n'a plus lieu d'être. Elle montre comment un monde mort peut perdurer tant que ceux qui le portent en eux sont présents. Elle prophétise l'inhumanité de la Grande Guerre, et l'homme soumis à la machine de métal et détruit par elle. Elle évoque "Le déset des tartares" de Buzatti avec son pauvre personnage de dernier rempart contre la barbarie (l'antienne de l'extrême droite toujours et partout, avec le mépris de l'humanité), elle évoque les ouvriers attachés aux machines qui les dévorent dans "L'écume des jours" de Vian, elle évoque l'idéologie des officiers prussiens qui espéraient se couvrir de gloire en 14.
L'adaptation est excellente, alors ne boudez pas votre plaisir.
Dans la colonie pénitentiaire, Ricard et Maël

Commentaires

Anonyme a dit…
"Il voulait faire Proust, mais il a fait Kafka". Sacré Perec!
Anonyme a dit…
Malgré l'inflation, la BD, c'est quand même le moyen ultime de se maîtriser un champ culturel vite fait bien fait.

Pour lire l'essentiel de la littérature, à raison de plusieurs jours par roman, il faut quelques dizaines d'années.

Pour être cinéphile, ça va déjà plus vite puisqu'un film est vu en 2h en moyenne.

Un album musical, entre 50 et 70 minutes.

Une BD, sauf exception, moins de 45 mn (d'où d'ailleur sma réticence devant les prix prohibitifs généralement pratiqués).

Moralité : il est plus facile de briller dans BôDô, Technikart ou les Inrocks que dans la Qunzaine littéraire.

C'est ce qu'on appelle un PAHVA.