Mary Shelley à 20 ans - Macha Séry

Mary Shelley à 20 ans , de Macha Séry, est une biographie des jeunes années de l’autrice qui créa Frankenstein et fit entrer le monde de l’Imaginaire dans la modernité. Elle fait partie de la collection « à 20 ans » du Diable Vauvert. Mary Shelley , quelle vie extraordinaire ! Née Mary Wollstonecraft Godwin en 1797, Mary ne devint Shelley qu’après avoir épousé le poète Percy Shelley en 1816. Ironie de l’histoire, Mary est sûrement aujourd’hui plus célèbre que son époux dans le grand public. Mary Shelley, donc, était d’abord, avant de devenir Shelley, la fille de deux intellectuels militants. Elle était la fille de Mary Wollstonecraft, une philosophe et militante féministe, morte quelques jours après sa naissance d’une fièvre puerpérale. Elle était la fille aussi de William Godwin, philosophe, éditeur et théoricien anarchiste. Une ascendance riche qui ne manqua pas d’influencer la formation, la vie, les pensées, et la carrière de Mary. Qu’on en juge ! Durant son enfance, Mary ...

Le désert des tartares, sauce Kafka


Décidément beaucoup de belles choses sortent en BD. Le développement du marché a pour effet une augmentation du nombre d’œuvres de qualité, même si leur pourcentage reste stable.
Voici donc un album adapté d'une nouvelle de Kafka, polémique à l'époque (aujourd'hui qui sait encore qu'il exista quelqu'un qui s'appelait Kafka), "La colonie pénitentiaire".
La dite nouvelle est une dénonciation d'une idéologie inhumaine absurdement acceptée et une manifestation éclatante de ritualisme bureaucratique. Elle met en scène un technocrate confit dans l'huile qui applique sans état d'âme une sanction cruelle qui n'a plus lieu d'être. Elle montre comment un monde mort peut perdurer tant que ceux qui le portent en eux sont présents. Elle prophétise l'inhumanité de la Grande Guerre, et l'homme soumis à la machine de métal et détruit par elle. Elle évoque "Le désert des tartares" de Buzatti avec son pauvre personnage de dernier rempart contre la barbarie (l'antienne de l'extrême droite toujours et partout, avec le mépris de l'humanité), elle évoque les ouvriers attachés aux machines qui les dévorent dans "L'écume des jours" de Vian, elle évoque l'idéologie des officiers prussiens qui espéraient se couvrir de gloire en 14.
L'adaptation est excellente, alors ne boudez pas votre plaisir.
Dans la colonie pénitentiaire, Ricard et Maël

Commentaires

Anonyme a dit…
"Il voulait faire Proust, mais il a fait Kafka". Sacré Perec!
Anonyme a dit…
Malgré l'inflation, la BD, c'est quand même le moyen ultime de se maîtriser un champ culturel vite fait bien fait.

Pour lire l'essentiel de la littérature, à raison de plusieurs jours par roman, il faut quelques dizaines d'années.

Pour être cinéphile, ça va déjà plus vite puisqu'un film est vu en 2h en moyenne.

Un album musical, entre 50 et 70 minutes.

Une BD, sauf exception, moins de 45 mn (d'où d'ailleur sma réticence devant les prix prohibitifs généralement pratiqués).

Moralité : il est plus facile de briller dans BôDô, Technikart ou les Inrocks que dans la Qunzaine littéraire.

C'est ce qu'on appelle un PAHVA.