Les Diables - Joe Abercrombie

Les Diables est le dernier roman de Joe Abercrombie, le pape du grimdark. C'est un roman fantasy/action très dynamique, sanglant, violent et parfois drôle. Il est aussi plus profond que son début ne le laissait présager, et c'est le traitement des personnages qui fait sa qualité. Je ne peux en dire plus car ma chronique sera dans le Bifrost n° 120, et elle ne reviendra ici qu’un an après la sortie de la revue (c’est à dire, pfff…). Je peux au moins donner le résumé de la couv’ car celui-ci est disponible partout : L’Europe est au bord du gouffre. La peste et la famine la ravagent, des monstres rôdent dans l’ombre et des princes avides ne songent qu’à leurs dévorantes ambitions. Une seule certitude demeure : les elfes reviendront, et ils mangeront tout le monde. Mais parfois, les chemins les plus sombres mènent à la lumière. Des routes sur lesquelles les Justes n’ont pas l’audace de s’engager. Enfouie dans les entrailles du splendide Palais Céleste, le fief de la foi...

The Nice House by the Sea - Tynion - Bueno - Bellaire


Sortie de The Nice House by the Sea, le premier volume du second cycle de la série Nice House. Le chef d’œuvre (encore un) de James Tynion IV assisté de Alvaro Martinez Bueno et Jordie Bellaire aux pinceaux, le tout traduit par Maxime Le Dain, se poursuit donc, comme annoncé.

Cette chronique sera courte car il ne faut spoiler ni ce nouvel album ni la duologie précédente. Que puis-je dire, lecteur, sans lever le voile plus que ne le fait le site de l'éditeur ?


Sache d'abord, lecteur, qu'il ne fait pas commencer ce nouveau cycle sans avoir lu le précédent. Il est clairement une suite et donc, sans avoir lu ou relu, tu ne comprendrais sûrement pas grand chose aux enjeux du récit – au mieux tu comprendrais peut-être certains points mais sans toucher du doigt les tensions internes qui existent entre les personnages impliqués.


Ceci posé, sache, lecteur, que de nouveaux personnages entrent en scène, dans un nouveau lieu, une luxueuse maison « à la grecque » au bord de la mer. Il y a d'abord un nouveau maître d’œuvre, Max, qui s'ajoute au Walter du cycle précédent, ainsi que de nouveaux invités, dont un principal, Oliver. A contrario du premier cycle, ce sont ici des sommités qui ont été rassemblées par Max dans l’enclave protégée que constitue la villa.

Et quand chacune des maisons réalisera par accident que l'autre existe, une compétition – pour le dire avec retenue – s'instaurera de manière inévitable entre les deux groupes. Une compétition qui ne peut que très mal tourner.

Voilà, c'est tout pour le récit.


Pour ce qui est du ressenti, sache, lecteur, que cet album est sans doute encore plus impressionnant que ceux qui l'ont précédé. L'histoire se poursuivant, elle devient de plus en plus complexe, sans solution de continuité ni bug de cohérence – et c'est loin d'être évident quand autant de pelures d'oignon sont mises en œuvre par un auteur qu'aucune démesure n'arrête.

A la lecture des trois fils entremêlés, passé biographique, présent des maisons, futur post-maison, on découvre peu à peu, comme dans la duologie précédente, un récit de temps long aux trames biographiques étroitement enchevêtrées. Et on est admiratif de la manière avec laquelle Tynion parvient à tisser et à rendre lisible un tel récit.

On est impressionné aussi par la quantité des formes narratives utilisées, comme par la quantité des formes graphiques qui servent à raconter l’histoire. Tout est réussi dans cet album, comme ça l'était déjà dans ses devanciers, mais avec ici la difficulté supplémentaire d'intégrer, dans un background déjà défini par les albums précédents, de nouvelles vies et de nouveaux enjeux qui s'ajoutent à l'existant sans jamais en remettre en cause l'équilibre. Chapeau bas.


The Nice House by the Sea, Tynion IV, Bueno, Bellaire

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