Daredevil Redemption - Hine - Gaydos

Redemption, Alabama. Un enfant du coin est retrouvé tué et mutilé. Après une enquête expéditive le shérif et ses hommes mettent la main sur trois suspects qui font des coupables idéals. Deux garçons et une fille du coin, se disant satanistes tous les trois. Dans le contexte explosif de la mort d’un enfant dans une petite communauté l’affaire est pliée, c’est la chaise électrique qui attend les trois jeunes en dépit de leurs protestations d’innocence. Cette affaire désespérée, pourtant, c’est le brillant Matt Murdoch, plus connu sous le nom de Daredevil, qui la prend en charge en défense de l’accusé principal, sur l’insistance d’une mère sure de l’innocence de son fils. En terrain hostile, l’avocat new-yorkais mettra toute son énergie à disculper son client et à découvrir le vrai coupable. Car, dans une ville où le fanatisme religieux règne et où de sombres secrets obscurcissent la vue, seul l'aveugle qu'il est peut espérer y voir clair. Daredevil Redemption est un one-shot réé

Sherlock Holmes and the Highgate Horrors - James Lovegrove


Suite et fin de la série de pastiche holmesien Cthulhu Casebook par James Lovegrove avec ce Sherlock Holmes and the Highgate Horrors qui s'avère conclusif.


C'est de nouveau d'un inédit reçu par Lovegrove qu'il s'agit ici, un texte écrit par Watson et jamais publié jusqu'alors (voir les chroniques précédentes pour les détails de la présentation de la chose par Lovegrove).

Dans ce texte enfin porté à l'attention des lecteurs – et qui ne nécessite pas d'avoir lu les volumes précédents –, Watson révèle une traque en pointillés qui les occupa lui et Holmes de 1888 à 1918, une traque qui débute par une affaire de cadavres exhumés et dérobés dans le cimetière de Highgate et se termine, après maintes étapes, dans le Sussex alors que le fin de la Grande guerre approche et que l'épidémie de grippe espagnole a commencé ses ravages.

C'est donc à une sorte de fix-up qu'est convié le lecteur, chaque époque (1888, 1895, 1898, 1902, 1903, 1918) étant une perle sur le collier de découvertes que parcourent pas à pas les deux investigateurs.

On y croisera (sans trop de spoil) un médecin allemand qui rappelle un peu le Réanimator de Yuzna « I saw the syringe flash downwards, on course to pierce Holmes’s chest. There was a murky green fluid inside its glass barrel »), l'inévitable Mycroft entouré de son Club Dagon (i.e. the inner inner circle), une Irène Adler très surprenante et plus rouée encore que dans les textes de Conan Doyle, de dangereux et dépravés vilains, des illuminés intrigant dans le secret de sordides conspirations, des Nightgaunt (kind of) et surtout des Mi-Go, ces fungi de Yuggoth qui précisément utilisent des fungi dans une forme indicible de biopunk victorien.

Ce n'est pas tout, on côtoiera aussi des pèquenots qui n'ont rien à envier à ceux de La Couleur tombée du ciel, des filles séduites puis abandonnées voire pire, de jeunes éphèbes morts de désespoir, une conspiration contre l'empire britannique, une chasse à la baleine, une Chèvre Noire aux Mille Chevreaux, etc.

C'est à un festival de références toujours amenées de manière amusante que Lovegrove convie ses lecteurs. Il se permet même de décrire ainsi des spores devenues dormantes : « All that remains is for them to sit in a kind of torpor, dormant, twitching occasionally in their sleep. Who knows how long they might stay in that state, without decaying. Indefinitely, perhaps. » ; une description qui rappelle bien sûr le « That is not dead which can eternal lie, And with strange aeons even death may die. » de Lovecraft.

 

Si Sherlock Holmes and the Sussex Sea Devils, trop pulp pour le détective conseil londonien, m'avait déçu, ce quatrième tome revient, pour le mieux, à une approche plus typiquement holmesienne des choses. Temps long, accumulation patiente de myriades de faits que seule l'intelligence de Holmes parvient à relier entre eux, déguisement, infiltration, Irréguliers (dont un en particulier qui s'avère surprenant), confrontations de logique et de rhétorique entre Holmes et ses adversaires, Sherlock Holmes and the Highgate Horrors est de nouveau un vrai Sherlock Holmes, révérencieux à l'excès, ce qui n'est pas pour me déplaire, et en même temps lié finement au mythe de Cthulhu.

Lovegrove y développe finement l'amitié sans ombre ni faille qui unit Holmes et Watson, l'attirance magnétique et tragique qui lie Irène et Sherlock, la relation quasi-filiale qui existe entre Holmes et sa logeuse, madame Hudson, sans oublier l'humanité fondamentale d'un surdoué qui vaut mieux que l'image de froideur qu'on lui attribue souvent.

Il offre au lecteur un texte au rythme parfaitement adapté à la progression de temps long qui est celle de cette enquête et donne aux protagonistes centraux de toute l'affaire des personnalités qui dépassent le piège d'une approche trop manichéenne.


Ce texte est le dernier de la série. C'est explicite dans le texte, et, pour les lents-à-comprendre, c'est dit dans l'afterword de l'auteur. C'est donc une page qui se tourne et c'est avec un petit pincement au cœur qu'on laisse pour la dernière fois Holmes et Watson à leurs vies sur une terre et sous un ciel qui contiennent bien plus de merveilles que dans toute la philosophie.


Sherlock Holmes and the Highgate Horrors, James Lovegrove

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