L'Amulette - Michael McDowell

L’Amulette est le dernier roman de Michael McDowell publié par Monsieur Toussaint Louverture dans une traduction de Laurent Vannini. Encore une fois c’est un beau livre, encore une fois vendu (si on le commande sur le site) avec de jolis goodies réalisés avec amour par l’éditeur. Alabama, 1960, dans la petite ville de Pine Cone, près de Fort Rucca. C’est la guerre du Vietnam et des soldats sont formés pour être envoyés en Asie du Sud-Est (étrangement, McDowell semble suggérer un draft alors qu’il semble que ce système n’ait pas été utilisé aussi tôt, à voir) . Parmi les soldats s'entrainant à Fort Rucca, il y a Dean Howell, un jeune homme assez peu sympathique de Pine Cone, qui a cherché à ne pas être incorporé. Comme le reste des habitants de la ville, Dean a tenté de se faire embaucher à l’usine de fusils de Pine Cone pour devenir non sélectionnable, mais ça n’a pas pu se faire. Seule sa femme Sarah a été recrutée, sur un poste pour femme, différent de ceux auxquels Dean aurait...

Shi t6 La Grande puanteur - Zidrou - Homs


Juste un petit mot (et cette fois c’est vrai) sur le tome 6 de Shi, de Zidrou et Homs, un volume 6 présenté comme le tome 2 (et conclusif ?) du second cycle.


Suite du tome 5 et bouclage des fils lancés, Shi tome 6, intitulé La Grande puanteur, se passe à cheval entre l’épisode de méphitique canicule londonienne de 1858 durant lequel continue de manière spectaculaire la lutte des Angry Mothers contre le travail des enfants dans l’Angleterre de la RI, un flashback biographique sur les origines japonaises et tragiques de l’amitié entre Zita et le Sensei, et l’époque presque contemporaine (les années 60 dans une ambiance à la Fargo) où un shérif et sa secrétaire, que le monde traite encore comme une enfant malgré cent ans de féminisme, tentent de démêler une sordide affaire d’enlèvements d’enfants.


Tome présenté comme final – bien que la dernière image laisse imaginer un cycle suivant –, La Grande puanteur conclut les histoires initiées dans les volumes précédents (et particulièrement le t5). Sont donc bouclés le destin tragique de la famille Winterfield, le sort des Angry Mothers et de leur lutte, les destins de Jay et de Kita (sans oublier le Sensei et la bande de démons familiers ni même la fille ravie de Jay), et l’enquête sur les disparitions d’enfants – dont les conclusions se révèlent sordides et toujours dans la veine qui est celle de la série, c'est à dire celle d’une inégalité inacceptable entre le sort des enfants des classes supérieures et celui des enfants des classes misérables dans un contexte de mépris social explicite.


L’album est aussi joliment dessiné que ses prédécesseurs, dans le style inimitable de Homs. L’histoire est toujours aussi dynamique et vive, mais hélas sans doute trop ici. Traitant quantité de fils et de conflits dans le nombre limité des pages d’un album (même nanti de 56 d’icelles), oubliant un peu ses personnages qui tendent alors à perdre en profondeur, La Grande puanteur donne l’impression de survoler tous ses sujets sans jamais en approfondir aucun. Il donne en conséquence le sentiment de sauter à toute vitesse d’un sujet à l’autre comme le faisaient les pois de Pif Gadget, sans laisser à l’œil le temps de profiter du moment ou à l’esprit de penser un peu à ce qui vient d’arriver.

C’est dommage, car tout est intéressant (a fortiori quand on suit depuis cinq tomes la progression de l’histoire) et néanmoins tout laisse une impression de trop peu et de trop vite.


Shi t6, La grande puanteur, Zidrou, Homs

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