Daredevil Redemption - Hine - Gaydos

Redemption, Alabama. Un enfant du coin est retrouvé tué et mutilé. Après une enquête expéditive le shérif et ses hommes mettent la main sur trois suspects qui font des coupables idéals. Deux garçons et une fille du coin, se disant satanistes tous les trois. Dans le contexte explosif de la mort d’un enfant dans une petite communauté l’affaire est pliée, c’est la chaise électrique qui attend les trois jeunes en dépit de leurs protestations d’innocence. Cette affaire désespérée, pourtant, c’est le brillant Matt Murdoch, plus connu sous le nom de Daredevil, qui la prend en charge en défense de l’accusé principal, sur l’insistance d’une mère sure de l’innocence de son fils. En terrain hostile, l’avocat new-yorkais mettra toute son énergie à disculper son client et à découvrir le vrai coupable. Car, dans une ville où le fanatisme religieux règne et où de sombres secrets obscurcissent la vue, seul l'aveugle qu'il est peut espérer y voir clair. Daredevil Redemption est un one-shot réé

Shi t5 Black Friday - Zidrou - Homs


Juste quelques mots pour signaler la sortie du tome 5 de la série Shi, de Zidrou et Homs. Ce tome est présenté comme le premier d'un cycle de deux, après celui de quatre qui le précédait et dont je regrettais dans ma chronique précédente qu'il laisse de nombreuses questions sans réponse. Elles commencent à arriver ici et, ce cycle étant plus court, on peut raisonnablement penser que la série verra sa conclusion avec ce cycle et le tome 6 à venir.


Le background a été longuement exposé dans les chros précédentes. Je n'y reviens donc pas. Que les lecteurs sachent que la lutte de Jay et Kita se poursuit ici, quelques années après le cycle 1, et qu'elle a pris une belle ampleur. Plus que jamais c'est contre l'exploitation des enfants dans la Révolution Industrielle que se battent les deux femmes, leur sensei, et les jeunes membres du Dead End's Gang.

Rappelons pour mémoire que la législation sur le travail des enfants en cette première moitié du XIXe siècle était très fragmentaire, très insuffisante, et faisait la part belle aux besoins des capitalistes industriels au détriment de la santé et de la sécurité des enfants. C’est donc une interdiction totale que prônent les deux femmes, usant d'un répertoire qui va de la documentation photographique à l'action violente ponctuelle en passant par le prélèvement d'un « impôt révolutionnaire ». Ce combat ne satisfait évidemment ni l'aristocratie (jusqu'à Buckingham Palace) ni les industriels anglais qui le qualifient de terroriste. D'où la nomination d'un nouveau chef de la police de Londres, fraîchement arrivé des Indes où il a eu l'occasion de parfaire ses techniques violentes de « maintien de l'ordre », d'où aussi l'instauration de la loi martiale alors que s'annonce un jour de grande manifestation des Angry Mothers à Trafalgar Square. What could go wrong ?


Parallèlement à l'action politique, l'album nous montre toujours la profondeur de l'amour qui unit Jay à Zita ainsi que la camaraderie forgée dans l'adversité qui unit les membres clandestins du mouvement – les Angry Mothers sont nombreuses mais leur tête doit se terrer sans cesse pour échapper à l'arrestation ou à l'assassinat, comme le devaient à la même époque les adhérents des syndicats clandestins en France, jusqu'à la fin du XIXe.

On continue aussi d’assister avec jubilation à la chute de la maison Winterfield, grande famille anglaise sombrant dans la déchéance et le déshonneur.

On fait la connaissance d'un nouveau croquemitaine en la personne de Lord Fiddle, au moins aussi abject que son prédécesseur, Lord Kurb.

On découvre enfin la fille volée de Jay qui elle-même découvre l'histoire de sa mère.

On suit encore et toujours ces événements criminels contemporains qui prennent racine dans un passé qui ne passe pas, et on a enfin l'impression de comprendre un peu mieux ce que le présent doit aux drames du passé.


On retrouve avec plaisir dans cet album la narration de Zidrou, dénonciatrice et ironique à la fois, qui place les personnages à détester dans des situations où ils s'affichent comme ridicules ou malfaisants – souvent les deux à la fois – et n'hésite pas non plus à montrer de manière explicite le prix que paient les héros pour leur résistance.

Quant au dessin de Homs, il est toujours aussi beau à voir, dans le genre cartoony/réaliste qui est celui de la série, et n'hésite jamais à donner dans le spectaculaire.

A lire en attendant le tome 6 (car des questions demeurent).


Shi t5, Black Friday, Zidrou, Homs

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