Les Fils enchevêtrés des marionnettes - Adam-Troy Castro

Juste quelques lignes pour Les Fils enchevêtrés des marionnettes , le dernier UHL d'Adam-Troy Castro, qu'il vaut mieux lire après La Marche funèbre des marionnettes qu'avant. Le décor est toujours la planète Vlhan et son incompréhensible rituel mortifère annuel de masse, le Ballet. L'action prend place quelques années après les événements de La Marche funèbre des marionnettes qui relatait la première intervention dans la danse vhlani d'une humaine augmentée, Isadora. Le personnage principal est ici un shooter de neuropics (si tu es sur ce blog, tu dois voir de quoi il peut s'agir) , Paul Royko, venu couvrir pour son nombreux public galactique le dernier Ballet en date, et singulièrement la participation à celui-ci d'encore une humaine augmentée, Shakalan, venue elle aussi de l'autre bout de l'univers pour danser et mourir avec les Vlhans. Les Fils enchevêtrés des marionnettes est encore, comme toujours chez Adam Troy-Castro, un beau texte avec de

Le futur de la cité - Imaginales 2023


Alors que se déroulent les Imaginales 2023, à Epinal et sous la direction (nouvelle) de Gilles Francescano, parcourons-en brièvement l'anthologie publiée Au Diable Vauvert.


Le thème affiché, « Le futur de la cité », donne à lire une quinzaine de réflexions sur quelques pages, plus ou moins pertinentes ou absconses + un fac-similé d'Ayerdahl.

Je retiens trois textes de cet équipage.


Kontrol'za kacestvom, de Christophe Siébert, est un peu trop court pour emporter vraiment, mais on y retrouve néanmoins l'ambiance si particulière de Mertvecgorod – la ville de l'Est inventée par Siébert – et surtout, cette brève histoire de fantômes et de supérettes (oui!) est l'occasion de parler du goulag et de ses victimes. On ne le fait jamais assez.


Garou 2.0, de Morgane Caussarieu, est une déclinaison extrême de la notion de body art, ici représentée non comme la quête artistique d'Orlan, par exemple, mais comme celle, narcissique et solipsiste, d'une Seung-Yun Dupont à qui le capitalisme consumériste vend les moyens de satisfaire l'individualisme effréné que, dans une société anomique, plus rien ne borne.

Des xénogreffes aux transformations en louve, Caussarieu livre un texte vif et percutant (qui n'est pas sans évoquer son Vertèbres) qui donne à voir le développement logique du « mal de l'infini » dont s’inquiétait Durkheim, en mettant le doigt là où ça compte.


Avec L'histoire des oiseaux, Justine Niogret affiche encore une fois sa très grande qualité d'écriture. Bref récit post-ap au personnage anonyme et muet, histoire de survie racontée en quelques pages et de viol relaté en quelques lignes, le texte, d'une précision chirurgicale, est dépourvu de tout gras. Juste l'essentiel et tout passe, comme sur une toile abstraite. Du très beau boulot qui se conclut avec ironie et justesse.


On aura apprécié aussi le 2084 de Laurent Whale, plutôt bien foutu même si le titre nous en donnait la conclusion dès l'abord.


Voilà, voilà. Et si vous êtes aux Imaginales, ça vous fait, en plus, un petit souvenir.

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