La Maison des soleils - Alastair Reynolds

La Maison des soleils est un roman (de 2008) d’Alastair Reynolds qui arrive enfin en France grâce au Bélial et à l’infatigable traducteur Pierre-Paul Durastanti. La Maison des soleils se passe 6 millions d’années dans l’avenir (énorme à notre échelle, rien à celle de l’univers ; il est important d’avoir ces deux rapports en tête pour comprendre tant la dimension vertigineuse de l'aventure humaine que le caractère transitoire des civilisations présentées ici, aussi éphémères que les nôtres) . La Maison des soleils prenant place dans le même univers que la novella La Millième nuit , publiée en UHL et chroniquée ici, je te renvoie, lecteur, à la chronique précédente dont le début te précisera le contexte. Univers de la Communauté donc. La Lignée Gentiane doit de nouveau se rassembler pour les Retrouvailles au cours desquelles, lors des célébrations des Mille Nuits, vont être partagés les fils mémoriels de chacun des clones (nommés frag, pour fragment de l’initiatrice de la Lignée,

Le futur de la cité - Imaginales 2023


Alors que se déroulent les Imaginales 2023, à Epinal et sous la direction (nouvelle) de Gilles Francescano, parcourons-en brièvement l'anthologie publiée Au Diable Vauvert.


Le thème affiché, « Le futur de la cité », donne à lire une quinzaine de réflexions sur quelques pages, plus ou moins pertinentes ou absconses + un fac-similé d'Ayerdahl.

Je retiens trois textes de cet équipage.


Kontrol'za kacestvom, de Christophe Siébert, est un peu trop court pour emporter vraiment, mais on y retrouve néanmoins l'ambiance si particulière de Mertvecgorod – la ville de l'Est inventée par Siébert – et surtout, cette brève histoire de fantômes et de supérettes (oui!) est l'occasion de parler du goulag et de ses victimes. On ne le fait jamais assez.


Garou 2.0, de Morgane Caussarieu, est une déclinaison extrême de la notion de body art, ici représentée non comme la quête artistique d'Orlan, par exemple, mais comme celle, narcissique et solipsiste, d'une Seung-Yun Dupont à qui le capitalisme consumériste vend les moyens de satisfaire l'individualisme effréné que, dans une société anomique, plus rien ne borne.

Des xénogreffes aux transformations en louve, Caussarieu livre un texte vif et percutant (qui n'est pas sans évoquer son Vertèbres) qui donne à voir le développement logique du « mal de l'infini » dont s’inquiétait Durkheim, en mettant le doigt là où ça compte.


Avec L'histoire des oiseaux, Justine Niogret affiche encore une fois sa très grande qualité d'écriture. Bref récit post-ap au personnage anonyme et muet, histoire de survie racontée en quelques pages et de viol relaté en quelques lignes, le texte, d'une précision chirurgicale, est dépourvu de tout gras. Juste l'essentiel et tout passe, comme sur une toile abstraite. Du très beau boulot qui se conclut avec ironie et justesse.


On aura apprécié aussi le 2084 de Laurent Whale, plutôt bien foutu même si le titre nous en donnait la conclusion dès l'abord.


Voilà, voilà. Et si vous êtes aux Imaginales, ça vous fait, en plus, un petit souvenir.

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