Le Test de Rungholt - Laurent Genefort

  Le Test de Rungholt  est le dernier roman à paraitre de Laurent Genefort. Il ne m'a hélas pas convaincu. On dira que, pour moi, il n'a pas passé le test. Je ne peux en dire plus car ma chronique sera dans le Bifrost n° 122, et elle ne reviendra ici qu’un an après la sortie de la revue (c’est à dire, pfff…). Je peux au moins donner le résumé de la couv’ car celui-ci est disponible partout : L’humanité est sur le point d’entrer dans la Mosaïque, une vaste communauté extraterrestre. Pour cela, un test de cohabitation est nécessaire et c’est Rungholt, une ville européenne, qui a été sélectionnée pour une période probatoire de vingt ans, pendant laquelle elle servira d’avant-poste. Alors des milliers d’espèces différentes débarquent. Ingrid Belloc, médecin légiste, est chargée d’aider l’inspecteur en chef Mendoza à résoudre les crimes liés aux visiteurs d’outre-Terre. Chaque corps à autopsier se révèle un nouveau monde à explorer, mais aussi une énigme redoutable. Le duo...

Le futur de la cité - Imaginales 2023


Alors que se déroulent les Imaginales 2023, à Epinal et sous la direction (nouvelle) de Gilles Francescano, parcourons-en brièvement l'anthologie publiée Au Diable Vauvert.


Le thème affiché, « Le futur de la cité », donne à lire une quinzaine de réflexions sur quelques pages, plus ou moins pertinentes ou absconses + un fac-similé d'Ayerdahl.

Je retiens trois textes de cet équipage.


Kontrol'za kacestvom, de Christophe Siébert, est un peu trop court pour emporter vraiment, mais on y retrouve néanmoins l'ambiance si particulière de Mertvecgorod – la ville de l'Est inventée par Siébert – et surtout, cette brève histoire de fantômes et de supérettes (oui!) est l'occasion de parler du goulag et de ses victimes. On ne le fait jamais assez.


Garou 2.0, de Morgane Caussarieu, est une déclinaison extrême de la notion de body art, ici représentée non comme la quête artistique d'Orlan, par exemple, mais comme celle, narcissique et solipsiste, d'une Seung-Yun Dupont à qui le capitalisme consumériste vend les moyens de satisfaire l'individualisme effréné que, dans une société anomique, plus rien ne borne.

Des xénogreffes aux transformations en louve, Caussarieu livre un texte vif et percutant (qui n'est pas sans évoquer son Vertèbres) qui donne à voir le développement logique du « mal de l'infini » dont s’inquiétait Durkheim, en mettant le doigt là où ça compte.


Avec L'histoire des oiseaux, Justine Niogret affiche encore une fois sa très grande qualité d'écriture. Bref récit post-ap au personnage anonyme et muet, histoire de survie racontée en quelques pages et de viol relaté en quelques lignes, le texte, d'une précision chirurgicale, est dépourvu de tout gras. Juste l'essentiel et tout passe, comme sur une toile abstraite. Du très beau boulot qui se conclut avec ironie et justesse.


On aura apprécié aussi le 2084 de Laurent Whale, plutôt bien foutu même si le titre nous en donnait la conclusion dès l'abord.


Voilà, voilà. Et si vous êtes aux Imaginales, ça vous fait, en plus, un petit souvenir.

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