Bog People - Hollie Starling

Bog People est une « Working-class anthology of folk horror » , éditée par Hollie Starling.   Working-class anthology car, dixit Starling en préface, les textes rassemblés dans ce volume parlent de cette classe populaire britannique qui est l’objet d’une attention ambivalente de la part des CSP+, dans une société où le système des classes est bien plus évident et prégnant qu’en France. Working-class anthology encore, car dixit toujours Starling, les auteurs réunis ici ont montré patte blanche sur leur appartenance présente ou passée à la classe populaire. Une forme de #OwnVoices donc. Fidèle à l’assertion de Max Weber selon laquelle il n’est pas besoin d’être César pour comprendre César, je suis toujours aussi peu fan de cette approche ; nous verrons bien, rien ne dit que ça nuise.   Folk horror ensuite car c’est du peuple tel qu’en lui-même que veulent nous parler ces textes, de ce peuple britannique qui continue à exister loin de la modernité mo...

Cicci di Scandicci - Valerio Evangelisti dans Bifrost 109

BLOG EN MODE DÉGRADÉ

ON REFERA MIEUX QUAND ON POURRA MIEUX.

CYA.


Dans le Bifrost 109, spécial Valério Evangelisti, on trouve les rubriques habituelles (après un édito qui ne semblera étrange qu'à ceux qui ne connaissent pas la force irrésistible de l'optimisme opératif d'Olivier Girard) : nouvelles, cahier critique, interview, biographie, analyses, bibliographie exhaustive, scientifiction et jurifiction sans oublier une itw de David 'Morris' Meulemans himself par Erwann Perchoc.


On y trouve Cicci di Scandicci, une courte nouvelle coup de poing du maestro Evangelisti.

En seulement cinq pages petit format qui forment une masterclass dont beaucoup devraient s'inspirer, Evangelisti livre son interprétation de la dérive meurtrière de Cicci di Scandicci, le monstre de Florence.

Se plaçant dans la tête du monstre, l'auteur en restitue les perceptions délirantes et agonistiques, dépeint à l'aide de guère plus que quelques mots l'univers mental et géographique clos dans lequel le monstre (sé)vit, montre justement en quoi la dérive du tueur est l'acmé incontrôlé d'une conformation mentale socialement acceptée.

On est ici au coeur de l'abjection rurale, quelque part entre certaines pages du C'est ainsi que les hommes vivent de Pélot et d'autres de l'Univers clos de Ecken, en un lieu où l'isolement et la complaisance de proximité permettent que des ilots de sauvagerie survivent au coeur de la civilisation.

C'est fort, c'est dur, c'est époustouflant - de l'ancien français signifiant Perdre haleine -, c'est de la littérature et de la très bonne. Car la littérature c'est ça, raconter avec grâce l'humain dans ce qu'il a de toujours potentiellement extraordinaire, refaire encore et toujours le coup de La charogne.

Cya soon pour la suite des nouvelles.

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