W0rldtr33 - Tynion - Blanco - Bellaire

Imaginez que la fin du monde ait été évitée de justesse il y a vingt ans. Imaginez que ça recommence aujourd'hui (oui, aujourd'hui, en 2024) . Imaginez que, cette deuxième fois et en dépit de leurs efforts, les sauveurs ne puissent rien sauver. Imaginez que, 25 ans plus tard, le combat dure toujours, mené par quelques rares survivants en lutte pour éviter l'extinction totale. Tout ça ne serait guère plaisant. C'est pourtant précisément le point de W0rldtr33 . W0rldtr33 est une série de comics de personne d'autre que James Tynion IV qui devient vraiment mon auteur préféré . Imaginez un Stranger Things dans lequel le « Monde à l'envers » pousserait bien plus que dans la série de Netflix. Imaginez que ce « Monde à l'envers » ait été nommé Undernet par celui qui l'a découvert (ou involontairement appelé en creusant de plus en plus profondément dans le darknet) . Imaginez que cet Undernet soit un point de contact avec une autre dimension et une entité canni

Cicci di Scandicci - Valerio Evangelisti dans Bifrost 109

BLOG EN MODE DÉGRADÉ

ON REFERA MIEUX QUAND ON POURRA MIEUX.

CYA.


Dans le Bifrost 109, spécial Valério Evangelisti, on trouve les rubriques habituelles (après un édito qui ne semblera étrange qu'à ceux qui ne connaissent pas la force irrésistible de l'optimisme opératif d'Olivier Girard) : nouvelles, cahier critique, interview, biographie, analyses, bibliographie exhaustive, scientifiction et jurifiction sans oublier une itw de David 'Morris' Meulemans himself par Erwann Perchoc.


On y trouve Cicci di Scandicci, une courte nouvelle coup de poing du maestro Evangelisti.

En seulement cinq pages petit format qui forment une masterclass dont beaucoup devraient s'inspirer, Evangelisti livre son interprétation de la dérive meurtrière de Cicci di Scandicci, le monstre de Florence.

Se plaçant dans la tête du monstre, l'auteur en restitue les perceptions délirantes et agonistiques, dépeint à l'aide de guère plus que quelques mots l'univers mental et géographique clos dans lequel le monstre (sé)vit, montre justement en quoi la dérive du tueur est l'acmé incontrôlé d'une conformation mentale socialement acceptée.

On est ici au coeur de l'abjection rurale, quelque part entre certaines pages du C'est ainsi que les hommes vivent de Pélot et d'autres de l'Univers clos de Ecken, en un lieu où l'isolement et la complaisance de proximité permettent que des ilots de sauvagerie survivent au coeur de la civilisation.

C'est fort, c'est dur, c'est époustouflant - de l'ancien français signifiant Perdre haleine -, c'est de la littérature et de la très bonne. Car la littérature c'est ça, raconter avec grâce l'humain dans ce qu'il a de toujours potentiellement extraordinaire, refaire encore et toujours le coup de La charogne.

Cya soon pour la suite des nouvelles.

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