Jean Baret : Mes Utopiales de B à V

Comme chaque année, vers Walpurgis, se sont tenues les Utopiales à Nantes. 153000 visiteurs cette année, et moi et moi et moi. Ne faisons pas durer le suspense, c'était vraiment bien !!! Genre grave bien !!!! Un Bar de Mme Spock plus accueillant que jamais. Une Salle 2001 toujours aussi impressionnante. Une scène Shayol toujours aussi, well... Un Roland Lehoucq toujours aussi salle pleine. Des tables rondes toujours aussi...concaves, je vous assure, vus du public les intervenants forment une concave. 10 tonnes de livres installés en deux jours dans la plus grande librairie du monde par les libraires les plus courageux du monde – c'est pour ça qu’il fallait acheter beaucoup, pour limiter le remballage. Et des démos scientifiques, des jeux, des démos, des films (longs et courts, pas dingue ça?) , des Prix dont un Prix Exceptionnel pour Francis Berthelot , des kilolitres de bières, des tombereaux de pâtisseries et de sandwiches. Et les macarons de Madame R. Et des anecdotes

L'héritage de Molly Southbourne - Tade Thompson


L'héritage de Molly Southbourne est le troisième et dernier volume de la saga Molly Southbourne, commencée en fanfare par l'impressionnant Les Meurtres de Molly Southbourne et publiée en UHL dans une traduction de Jean-Daniel Brèque.


Les plus vieux, dont je suis de plus en plus fréquemment, se souviennent d'un jeu sur Apple II qui s'appelait Where in the World is Carmen Sandiego ? Ici, la question que se posent une bonne partie des protagonistes du récit est Where in the World is Molly Southbourne ? Car l'abomination triste que constitue la (double) sororité des mollys puis des tamaras n'a jamais vraiment quitté les pensées ni l'attention des « monstres froids » dont parlait Nietzsche – ou tout au moins de leurs soldats jamais décommissionnés. Mollys et tamaras doivent demeurer cachées et prudentes pour espérer survivre dans un monde qui ne peut les recevoir sans arrière-pensée, voire pas les recevoir du tout.


Pour autant, L'héritage de Molly Southbourne n'est pas qu'un récit situé immédiatement après la fin de son prédécesseur et destiné à conclure une histoire.

Il s'agit ici autant de finir, de dire aux lecteurs de la trilogie ce que deviennent puis deviendront molly – devenue d'une certaine façon Molly – et ses trois « sœurs » cabossées, que d'éclairer pour les lecteurs un passé resté occulté jusqu'à cet opus.

Il s'agit d’assister aux dernières convulsions (sanglantes, how else ?) du programme molly, de le contraster avec les bien plus apaisés mouvements du programme tamara, de comprendre quand, comment et pourquoi de tels projets naquirent et d'entrer, avec molly elle-même qui a besoin de faire ce chemin pour progresser en tant qu'être libre, dans la vie et la psyché de Mykhaila, la « mère » perdue de toutes les mollys.

Opposant, d'une certaine façon, les « prototypes » mollys aux « produits » tamaras plus achevés et socialement viables, L'héritage de Molly Southbourne se termine sur une lueur d'espoir tant individuelle que collective et parvient aussi à émouvoir sur le destin des mollys, ces gueules cassées d'une guerre secrète condamnées à se tisser un chemin de vie discret entre Duane Fitzgerald féminins et déchets expérimentaux humains.


L'ensemble nous est livré par Tade Thompson en 19 chapitres courts, rapides, nerveux, sans doute trop. L'ouvrage, conclusif, lie plutôt bien les fils de l'intrigue mais manque parfois de développement et semble rushé. Dommage.


L'héritage de Molly Southbourne, Tade Thompson

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