Lecture de Volna par Christophe Siébert

Hier, 13 septembre - veille de la première Journée Annuelle du Sport décrétée par notre commémorateur en chef afin qu'après avoir dû supporter musiciens amateurs et plateaux convenus de la télé publique une fois par an depuis des décennies nous soyons dorénavant contraints à faire de même, à une autre date, pour des sportifs amateurs vibrionnant dans des bacs à sable improvisés et des célébrités belles et bonnes défilant sur France Télévision -, hier donc, dans un tout autre registre, Marie Debilly Cerisier lisait de la poésie à la libraire L'hydre aux mille têtes. Et c'était fort. Après ce moment de poésie, c'est Christophe Siébert qui a lu de longs passages de son dernier roman, Volna . L'un comme l'autre était accompagnés par l'ambiance musicale de Mauricio Amarante qui ajoutait un contexte glaçant aux lectures. Qu'il en soit remercié ! Ci-dessous donc, deux courts moments de lecture, où l'on voit que, jusqu'à Mertvecgorod, le grand Michaël M

Luminary 3 - The No War Man - Brunschwig - Perger


Suite et fin (hélas) de la série Luminary, où le Photonik de Ciro Tota est réimaginé par Luc Brunschwig et Stéphane Perger.


La spirale des d'événements enclenchée dans le tome 2 – qui culminait dans le meurtre le plus stupéfiant qui soit – ne cesse de tourner et tourner jusqu'à atteindre des niveaux de radicalité dangereux pour la société américaine dans son ensemble.

Entre volonté de poursuivre les programmes militaires contestables qui ont conduit à la création des Photonik, de cacher la vérité au peuple américain sur les agissements du groupe factieux qui a pris le contrôle des institutions, et enfin – tout est lié – de fournir à la frange la plus crédule de l'opinion un puis deux boucs-émissaires, le pouvoir ajoute au scandale des black ops la tenue d'un simulacre de procès qui rappelle – en bien pire dans ses conséquences – celui des 7 de Chicago.

Face à l'injustice criante et alors que le chaos envahit les rues sous l'impulsion de milices racistes qui s'en prennent aux Noirs pour « venger » leurs victimes, les personnages de la série tentent de protéger ce et ceux qu'ils peuvent et de trouver une solution à la crise. Un seul moyen (peut-être) : faire éclater la vérité. Et c'est à No War Man, un petit journal indépendant au bord de la faillite qu'échoie la tâche de dire le vrai à l'Amérique avant qu'il ne soit trop tard.


Ce troisième et dernier tome de Luminary est l'occasion de retrouver la qualité de caractérisation déjà présente dans les deux précédents. Les héros héroïsent, mais pas seulement. Des personnages jusque là secondaires vont prendre la lumière, des flashbacks permettant de creuser les bios de ces personnages restés en retrait et qui prennent ici une importance bien plus grande (voire capitale pour le demi-frère de Darby).

Deux bémols à cette qualité : le professeur Henkel et, dans une moindre mesure, Mila. Les deux turncoats de la série semble être passés bien vite d'une posture à une autre largement opposée.


L'amour ne peut pas tout sauver, un tel espoir est vite douché, et la violence contenue dans la société américaine éclate au grand jour sous l’œil indifférent voire complice de la police US. Seule la vérité peut peut-être encore apaiser les choses et seule la presse – si l'on en croit l'album – peut rendre cette vérité accessible au plus grand nombre. Heureusement ici on n'est pas encore entré dans l'ère de la post-vérité, mais rien n'assure à la fin que la société US retrouvera le calme et la raison.


Car la fin, parlons-en ! Faute de lecteurs en nombre suffisant (stupides lecteurs !), la série s'arrête avec ce tome 3. Pas vraiment de fin ouverte sur une suite donc, seulement la promesse d'un apaisement possible à l'issue d'un album dont la fin paraît un peu rushée. C'est dommage. Quelques pages de plus auraient suffit à clore de façon explicite la série, alors qu'ici tout se termine quand les infos sont lâchées dans la presse. C'est alors à chacun d'imaginer ce que vont en faire le peuple en général, les extrémistes en particulier, et surtout les tenants d'un pouvoir bien peu démocratiquement obtenu. Les options – ouvertes – vont d'une destitution démocratique à une nouvelle guerre civile.


Luminary 3, The No War Man, Brunschwig, Perger

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