Rituel romain - El Torres - Martinez - Molina

Le meurtre d’un cardinal ébranle le Vatican. Mais ce meurtre est si cruel et si vicieux qu’il va bien au-delà de tout crime ou complot ayant jamais eu lieu au Saint-Siège. Le père John Brennan, connu comme l’exorciste le plus audacieux de l’Église, est rappelé à Rome. Sa mission est de lutter contre le Mal… un mal qui pourrait bien entraîner la destruction totale de l’Église catholique. El Torres encore, et une chronique très courte encore mais cette fois plutôt positive. Rituel romain est une BD d’horreur satanique de ce scénariste que je commence à de plus en plus apprécier. Elle met en scène John Brennan, un prêtre exorciste en rupture de ban après une violation du droit canon . Alors qu’il officie, exilé, en Amérique du Sud, Brennan est rappelé en catastrophe par un ponte du Vatican qui lui octroie un pardon officiel. On a massacré un cardinal à l’intérieur même du palais pontifical, l’institution a besoin de lui. Mais certains ne voient pas d’un bon oeil le retour du banni. Ritue...

Luminary 2 - Black Power - Brunschwig - Perger


Bon, parfois il faut prendre des décisions des décisions radicales, comme par exemple de faire une brève revue de BD, parce qu'on vient d'en lire quatre et qu'on n'a pas vraiment le temps de faire de tout ça une recension détaillée (restent plein de fraises à cueillir, Sibeth comprendra).

Sortie du tome 2 de la nouvelle série Photonik revisitée par Brunschwig et Perger, titrée "Black Power". 

Ce pouvoir noir dont parle le titre c'est celui, pense-t-on d'abord, des Black Panthers, injustement accusés dans le tome 1 d'avoir causé la catastrophe new-yorkaise et ses centaines de morts. Black Panthers forcés depuis de défendre les armes à la main la communauté noire attaquée dans tout le pays sous les yeux d'une police complice qui laisse faire émeutes, lynchages, pogroms, alors que les médias chantent la chanson de la Maison Blanche qui fait des Panthers les responsables de l'attentat.

Mais, de fait, c'est du pouvoir noir qui se dissimule au cœur de la Maison Blanche qu'il s'agit vraiment. Pouvoir nourri dans le sein d'un président Carter trop confiant pour imaginer ce qui se trame sous ses yeux et à quel niveau de vilenie sont capables d'aller certains politiques ou militaires convaincus qu'il leur faut rendre aux USA une « grandeur » perdue lors de l'abandon de Saïgon causée par « l'influence pernicieuse des gauchistes ». Et qu'ils peuvent pour cela violer tant les principes que la légalité.

Dans le chaos politique et sociétal causé par les événements en cours, au cœur d'une conflagration raciale, Darby – le bossu transformé en super-héros – est une victime (comme durant toute sa vie jusqu'ici), un pion, un enjeu, et un enemi of state bien commode à offrir à la vindicte populaire sans oublier d'ajouter une cerise sur le gâteau en affirmant qu'il travaille (bien sûr) avec les Black Panthers.

Toujours aussi désorienté, et perdu par un contexte qui le dépasse, le jeune homme devenu surpuissant – mais dont les pouvoirs son encore très capricieux – rencontre enfin le jeune Billy, le petit garçon noir du tome 1 qui avait fui un Sud devenu trop dangereux pour lui et tombe à New-York de Charybde en Scylla car les émeutes raciales l'y rattrapent. Billy, un garçon doté d'un pouvoir très particulier, un garçon bon aussi, avec qui Darcy s'associe tout à la fin de l'album.

A coté de l'action pure (et il y en a quantité), Brunschwig, comme toujours, développe avec grande empathie des personnages attachants, y compris pour des seconds rôles comme la prostituée droguée Pao ou les divers salopards qui gravitent autour des personnages principaux.

C'est donc un bien plaisant album que celui-ci. Ses auteurs conservent assez du Photonik originel pour permettre une forme de nostalgie et apportent bien plus qu'une touche personnelle à une histoire qui est définitivement la leur. Et, last bot not least, c'est visuellement très beau.

Commentaires