Sortie du tome 3 du feuilleton Blackwater, intitulé "La Maison".
Cette chronique, et celles qui suivront pour les numéros suivants, seront très succinctes. Le but est de ne pas spoiler pour ceux qui n'achèteraient pas chaque numéro dès sa sortie.
La digue finie, la vie se poursuit à Perdido.
La ville – et singulièrement les Caskey – se fait à la présence des pièces rapportées dans la population et la famille. Mais la guerre larvée qui oppose au sein des Caskey deux clans irréconciliables se poursuit sans trêve, même si ce tome est plus à l'observation torve façon Désert des tartares qu'au conflit ouvert, jusqu'à la détente de ressorts trop longtemps comprimés.
Dans ce tome qui s'étend sur une dizaine d'années, l'équilibre des pouvoirs et des forces change subtilement :
Entre Elinor et Mary Love.
Entre les deux petites filles qui héritent du great divide familial et auront à le poursuivre
Entre les aînés de la famille.
Entre les aînés et la jeune génération.
Entre les Caskey et le reste de la communauté.
Parallèlement, la Grande Dépression – ignorée au début puis qui finit par rattraper même la très isolée Perdido – frappe la ville, emportant avec elle une bonne part de sa prospérité tranquille.
Et puis,
Un grand voyage a lieu.
Un mariage est en question.
Des néfastes reçoivent la juste rétribution de leurs contestables activités (aucune bienveillance ici, la rivière, comme ceux qui l'incarnent, sont des forces de la nature, impitoyables).
Elinor – nantie d'adversaires à sa mesure – est toujours aussi impressionnante de matter-of-factness, brutalement efficace et comme imperméable aux passions et émotions humaines, ou précisément grâce à ça.
Et on sait enfin ce que cache la très belle maison d'Elinor et d'Oscar. Une maison qui est havre et lieu de pouvoir à la fois, même si c'est un havre fragile et parfois vulnérable.
Blackwater t3, La Maison, Michael McDowell
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