Mr Gaunt and other uneasy encounters - John Langan

Mr Gaunt and other uneasy encounters est le premier recueil de nouvelles de John Langan, publié en 2008 et nominé Bram Stoker Award la même année. Elizabeth Hand l’écrit dans sa préface au recueil, John Langan écrit une sorte d’horreur psychologique qui doit beaucoup à M.R. James  ; ajoutons qu’elle doit aussi à Lovecraft, au moins par quelques références explicites. L’horreur de Langan rend hommage à une forme classique dans laquelle une tombe ou un objet très anciens sont au fondement de l’angoisse et du malheur qui suivra ( des exercices dira-t-on) . Il trouve aussi un ton plus moderne dans au moins deux des textes qui composent le recueil. Quelques mots sur son contenu : On Skua Island et Mr Gaunt sont des club stories. Vite très prévisible, On Skua Island raconte une expédition « archéologique » sur une île perdue. S’y trouvent une tombe et une « momie » viking porteuse d’une très ancienne malédiction. Morts prématurées, disparitions progressives des membres de l’équipe de pro

Dark Warm Heart - Carouseling - Rich Larson


Motivé par les praises désintéressés (ce qui est rare dans ce type d'exercice) du vil Harkonnen Feyd Rautha, j'ai lu les deux nouvelles de Rich Larson (prochainement – quand ? – en VF) dont il parlait sur son blog.

Je pousse l'indélicatesse jusqu'à reprendre la courte bio qu'il a écrite (pourquoi doubler la quantité de travail utilisé pour le même résultat, ce qui en diviserait par deux la productivité ?) que je reproduis ci-dessous avec sa permission (j'espère, sinon venez me soutenir en correctionnelle) :

Rich Larson écrit principalement de la science-fiction. Il est l’auteur de plus de 150 textes publiés, à 28 ans (veuillez ramasser votre mâchoire tombée au sol). Ses horizons sont variés, allant de l’horreur (parfois) au cyberpunk (souvent), sur Terre ou dans les étoiles. Il y a une caractéristique marquante aux différents récits que j’ai eu l’occasion de lire : ils sont toujours contés à hauteur d’homme, et si les personnages évoluent dans un univers parfois vaste et complexe, c’est par eux qui vous y accédez. Cela donne à ses textes une dimension humaine qui parfois manque en SFFF. © Feyd Rautha

"Dark Warm Heart", est une nouvelle inquiétante et oppressante.

Kristine est mariée à Noël, un thésard en cultural studies. Le jeune homme vient juste de rentrer d'une expédition dans le Nord canadien, un voyage en solo destiné à recueillir des légendes en inuktitut, la langue vernaculaire traditionnelle des Inuits, et qui a failli très mal finir. Pris dans une tempête exceptionnelle, Noël, délirant, a failli mourir et souffre depuis de graves engelures.
Enfin de retour au bercail, il s'attelle immédiatement à  la transcription de ses entretiens qu'il veut terminer très vite tant qu'ils sont encore frais dans sa tête. Il est heureux, aussi, de retrouver Kristine, et c'est réciproque.

Mais rapidement, Kristine, qui raconte, sent que quelque chose ne va pas. Noël, comme absent, semble littéralement obsédé par son travail, il agit de manière étrange, et surtout il manifeste une appétence sexuelle à la limite du sadisme que la séparation seule ne peut expliquer.
Désorientée, malheureuse, et peu soutenue par son entourage, Kristine doit comprendre seule ce qui se produit, jusqu'à y réagir d’une façon qui témoigne d'un amour immense, presque trop immense.

Fantastique, angoissant par l'effet de huis-clos que génère la situation de couple autant que par le caractère hermétique des événements qui se jouent dans le petit appartement, "Dark Warm Heart" est un texte plaisant auquel on peut juste reprocher une fin qui aurait été plus immédiatement percutante avec juste deux ou trois phrases de plus.



"Carouseling" est une nouvelle émouvante qui mêle sans vergogne histoire à la Ghost et physique quantique (kind of).

Roller-coaster émotionnel, douche écossaise d'espoir et de déception, "Carouseling", l'aventure tragique d'Ostap Bender et Alyce Kerensky au pays de la science expérimentale, balade moins son lecteur, de son début à sa conclusion, que son personnage principal – c'est logique, les enjeux ne sont vraiment pas du même ordre pour les deux.

Le côté prévisible du récit est plus que compensé par une réalisation aussi « jolie » qu'imaginative qui ne peut manquer d'émouvoir. C'est donc une belle histoire douce-amère, tristounette comme une bougie qui s'éteint.

Dark Warm Heart, Rich Larson
Carouseling, Rich Larson

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