Gotham Central t3 - Brubaker - Rucka et al.

Juste un mot pour dire que vient de sortir le tome 3 de la série Gotham Central chez Urban Nomad. Je ne reviens pas sur les caractéristiques et qualités de la série. On les trouvera dans  ma chronique des deux premiers volumes . Elles sont  toujours aussi présentes dans ce troisième et avant-dernier tome. Je viens juste t’allécher, lecteur, avec le sommaire de cet opus. On commence avec Corrigan , une histoire assez courte dans laquelle l’inspectrice Montoya se salit les mains pour impliquer un agent ripou de l’identité judiciaire qui a mis en difficulté son équipier, Crispus Allen, en soustrayant une preuve capitale après une fusillade. Côté famille en revanche, depuis son outing, rien ne s’est arrangé. Quand on a des parents latinos très religieux, ça ne passe pas. Suit Extinction des feux , dans lequel la police de Gotham, représentée ici par le commissaire Akins, rompt définitivement et de manière très visuelle le lien ténu qui la liait à Batman. Une décision qui ne fait ...

Les Mentors - Zidrou - Porcel


Barcelone, 1998. Le jeune Ana est en salle d’accouchement. Le bébé est presque là. What could go wrong ?
C’est alors qu’un commando armé et masqué fait irruption, massacre tout le monde, et s’enfuit avec le bébé – préalablement extrait de sa mère, et non sans l’avoir remerciée.

20 ans plus tard. Joye est une escort girl dont on ne peut pas dire qu'elle a froid aux yeux. Fuyant un proxénète violent qui veut lui faire payer sa défection, elle va d’arnaque en arnaque en direction d’un point de fuite dont elle espère qu’elle pourra s’y mettre définitivement à l’abri.

Sur sa route elle croise Ana. La femme cherche son bébé depuis vingt ans, sous les moqueries feutrées de ses voisins qui la prennent pour une vieille folle. Un commando armé et masqué ? Un bébé volé ? « Offert » même, si on en croit le récit d’Ana ? Qui pourrait croire une histoire pareille ?
Reste qu’Ana, qui à l’air un peu givré de Mulder attendant sa sœur, est une personne bonne qui offre gite et couvert à Joye.

De là, les deux histoires s’entremêlent, car le « propriétaire » de Joye approche, et qu’il semble bien que les hommes qui attaquèrent vingt ans auparavant reviennent aussi dans le jeu.

J’ai déjà dit ailleurs que je trouvais difficile d’instaurer une vraie tension dans un album de BD, le caractère statique et silencieux du médium ne facilitant pas les jumpscares. Il faut donc un art de l’invention scénaristique, de la découpe, de la caractérisation, de la progression, qui n’est pas donné à tous les auteurs. Zidrou fait montre, une fois encore, de ce genre de talent dans ce premier tome de la série Les Mentors, intitulé "Ana".
Les premières pages sont bluffantes, les dernières aussi. Entre les deux, l’avancée logique et rythmée du récit entraine le lecteur, hameçonné par le début et comme tiré par un fil dont il ne peut se libérer, de l’alpha à l’oméga de l'histoire. C’est fort, c’est haletant. Du beau travail.

Comme dans Shi ou dans l’excellent Folies Bergères, Zidrou intègre du fantastique, encore indistinct ici, à son récit, et il faudra attendre le tome 2 pour savoir ce qu’il en sera précisément.

On notera que les dessins de Porcel, très comics, font le job sans défaut, et que ses changements de couleur dominante ponctuent parfaitement le récit. On notera aussi qu'il retrouve ici son compère des Folies Bergères.

Les Mentors t1, Ana, Zidrou, Porcel

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