Catriona Ward - La dernière maison avant les bois

Si La dernière maison avant les bois n'est pas à proprement parler un roman d'Imaginaire, il n'en est pas moins un ouvrage aussi intrigant que passionnant à lire et dont la fin, point faible souvent de ce type de livre à mystère, ne décevra pas. Ca fait déjà beaucoup de points positifs. Je ne peux en dire plus car ma chronique sera dans le Bifrost n° 110, et elle ne reviendra ici qu’un an après la sortie de la revue (c’est à dire, pfff…). Je peux au moins donner le résumé de la couv’ car celui-ci est disponible partout : Dans l’impasse de Needless Street se dresse une maison isolée et solitaire, à l’image de son propriétaire, Ted Bannerman, un étrange personnage. Dee, qui vient d’emménager dans la maison voisine, est persuadée qu’un terrible secret pèse sur les lieux. Ted aurait-il un lien avec cette disparition d’enfant survenue onze ans plus tôt dans les environs ? Que se passe-t-il vraiment derrière la porte de la dernière maison avant les bois ? Voila.

The Word of Flesh and Soul - Ruthanna Emrys


"The Word of Flesh and Soul" est une nouvelle de Rythanna Emrys, offerte sur le site Tor.com. Et, décidément, il faut que j'arrête de lire Ruthanna Emrys ou ma SAN finira par me lâcher complètement.

Dans une université qui peut évoquer Miskatonic, Polymede Anagnos et Erishti Musaru, deux femmes en couple, dont l'une est autiste, travaillent à l'interprétation de fragments de textes écrits en Lloala, le très ancien langage des Originators. Atrocement complexe, presque impossible à comprendre vraiment par manque de contexte culturel, ce langage de pouvoir martyrise, déforme, et métamorphose les corps de ceux qui l'étudient. Polymede et Erishti, bridées dans leur recherche par la tradition académique et le mandarinat des professeurs de l'université, proposent un article innovant à soumission. Seul problème : Polymede le fait dans le dos de Rallis, son directeur de recherche, et Erishti n'est qu'une free-lance passionnée, même pas universitaire. Ce coup sera-t-il couronné de succès ?

Texte aussi inutilement complexe et tortueux que le langage  Lloala qu'il met au centre - et qui rappelle, autre emprunt, l'Aklo -, "The Word of Flesh and Soul" est peut-être un tract déguisé pour affirmer les qualités de chacun, par delà les différences, et l'abjection intrinsèque des vieux barbons universitaires (j'hésite à ajouter mâle blanc mais je devrais sans doute) qui ne songent qu'à protéger leur pouvoir et se battent entre eux, par écuries interposées, comme des singes en lutte pour la dominance. Chacun ses lubies. Celles d'Emrys ne tangentent pas les miennes.
Et si la nouvelle ne m'a pas coûté d'argent, elle m'a fait gaspiller trente minutes de ma vie.

Mais ce qui tue ici, c'est la comparaison avec un autre texte, un roman certes, qui parle aussi d'université totalitaire et que je viens de terminer : Vita nostra.
"The Word of Flesh and Soul" est à Vita nostra ce qu'un William Lawson est à un Single Malt âgé. Et donc, ce n'est pas parce qu'il est gratuit qu'on est forcé de se l'infliger.

Note : Pour l'énorme Vita nostra, chronique dans deux/trois jours.

The Word of Flesh and Soul, Ruthanna Emrys

Commentaires

Anonyme a dit…
Tiberix: Content de voir que tu as eu le temps d’insérer Vita Nostra dans ta pile. Curieux de voir ce que tu en as pensé, pour moi une des meilleures lectures de ces derniers 6 mois (j’ai réussi à le finir c’est dire !). Même s’il y a quelques faiblesses sur la fin, exceptionnellement frais et surprenant de long en large.
Gromovar a dit…
Plus je lisais, plus je voyais pourquoi tu avais aimé ;)
Gromovar a dit…
Y avait qu'à demander TiberiX.