Les Diables - Joe Abercrombie

Les Diables est le dernier roman de Joe Abercrombie, le pape du grimdark. C'est un roman fantasy/action très dynamique, sanglant, violent et parfois drôle. Il est aussi plus profond que son début ne le laissait présager, et c'est le traitement des personnages qui fait sa qualité. Je ne peux en dire plus car ma chronique sera dans le Bifrost n° 120, et elle ne reviendra ici qu’un an après la sortie de la revue (c’est à dire, pfff…). Je peux au moins donner le résumé de la couv’ car celui-ci est disponible partout : L’Europe est au bord du gouffre. La peste et la famine la ravagent, des monstres rôdent dans l’ombre et des princes avides ne songent qu’à leurs dévorantes ambitions. Une seule certitude demeure : les elfes reviendront, et ils mangeront tout le monde. Mais parfois, les chemins les plus sombres mènent à la lumière. Des routes sur lesquelles les Justes n’ont pas l’audace de s’engager. Enfouie dans les entrailles du splendide Palais Céleste, le fief de la foi...

Dans le sillage de Poséidon - Alastair Reynolds - Retour de Bifrost 88


"Dans le sillage de Poséidon" est le troisième et dernier tome de la trilogie des Enfants de Poséidon. Il est si clair qu'il peut peut presque se lire seul, même s'il est évidemment plus judicieux d'en faire la lecture conclusive du cycle pour avoir l'effet de temps long et de dynastie que voulait Reynolds.

Oubliez Terre et système solaire, le passage y sera bref. L'action démarre sur Creuset – point focal de la panspermie humaine –, longtemps après que trois ambassadrices – l'IA incorporée Eunice, la clone Chiku, et l'éléphante augmentée (une Tantor) Dakota – aient accompagné les mystérieux Gardiens pour ne jamais revenir puis que Ndege Akinya ait réveillé le Mandala de Creuset, provoquant involontairement la mort de centaines de milliers d'Humains et de Tantors. Alors que la lignée des Tantors s’éteint sur Creuset, un message texte inattendu et non signé arrive de Gliese 163 – étoile située à 70 AL environ de Creuset –, « Envoyez Ndege ». Discussions, négociations, préparatifs, une expédition partira finalement pour G163 à la recherche de la Trinité perdue, d'éventuels Tantors survivants, ou de toute information qui pourrait éclairer une humanité encore dans l'enfance sur les Bâtisseurs de Mandala, sur les Gardiens, ou sur toute autre de ces sentiences si évoluées qu'elles relèguent l'humanité au rang de Préhistoriques.

Hasard ? Chance ? Un autre Akinya, sur Mars, a connaissance du signal et, affublé d'une IA de l'Evolvarium bien plus à la manœuvre qu'il n'y parait, se met aussi en route pour G163 et le contact avec les non-humains. Les deux expéditions constituent deux fils parallèles, inconnus l'un de l'autre, qui finissent par rejoindre deux factions concurrentes à l'arrivée. Faux-semblants, manipulation, aventures épiques, leur confrontation permettra enfin à tous – et donc au lecteur – de savoir quel fut le sort de la Trinité et celui du vaisseau perdu Zanzibar, de comprendre ce que sont les Gardiens et ce qu'ils veulent, et, last but not least, d'en savoir plus sur les Bâtisseurs de Mandala et l'avenir de l'univers.

On ne peut traiter ce roman qu'en actif/passif. A l'actif du livre, un sense of wonder important avec lunes artificielles, vitesse-lumière, élévation, civilisation post-physique ; Reynolds ne s'interdit rien. De plus, dans un univers infiniment divers, les mystères abondent, et le lecteur sait que les réponses seront au bout du pageturning. Le roman se lit donc vite car, une fois pris, on veut savoir, ne pas mourir plus bête que les protagonistes du récit. Mais il y a aussi beaucoup de passif. D'abord, même si c'est bien fait, rien n'est original, des BDO à la civilisation de machines en passant par l’Élévation (c'est Brin qui vient le plus à l'esprit : augmentation, civilisation mécanique, société galactique normative – même si on a du mal à imaginer les Tantors siffler des trilles en ternaire). Ensuite, l'écriture est très basique, entre analogies malvenues et surexplication de tout (ce qui allonge le texte et énerve le lecteur). Enfin, il faut supporter la nunucherie de personnages affublés de dialogues consternants de mièvrerie. Et puis, Tout ça pour ça ! Trois siècles de voyage pour aller découvrir une vérité morale qu'Arendt avait peu ou prou énoncée et la reformuler dans la langue de Paolo Coelho.

Dans le sillage de Poséidon, Alastair Reynolds

Commentaires

Elessar a dit…
Je suis impressionné que tu sois allé jusqu'au bout de la trilogie alors que tu n'avais pas aimé le 1er tome ^^
Gromovar a dit…
J'aime bien Reynolds souvent. D'où...

Et comme dirait Anudar : Je ne connaitrai pas la peur, la peur tue l'esprit, la peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale ;)