Le Cauchemar de Loch Leathan 1 - Liéron - Dahan - Dans la tête de Sherloch Holmes

J'ai déjà dit l'admiration sans bornes que j'ai pour le Dans la tête de Sherlock Holmes de Liéron et Dahan. Plus de cinq ans après la conclusion de L'Affaire du ticket scandaleux , Holmes et Watson reviennent enfin pour une nouvelle enquête qui parait encore plus complexe : Le Cauchemar de Loch Leathan . Elle débute quand Holmes reçoit une bien étrange lettre d'Ecosse, plus précisément de l'ile de Skye. La missive, constituée de deux messages distincts entremêlés semble avoir été écrite par un ou une schizophrène. Son étrange facture attire l'attention du plus grand détective du monde, d'autant qu'elle contient les mots  « danger » ,  « victimes » ,  « être diabolique » ,  « monstre » , et qu'elle se termine par un clair appel à l'aide. Face à l'horreur suggérée, Holmes décide de partir sans tarder pour l'Ecosse en compagnie de Watson. Le chemin de fer l'y amènerait sans coup férir mais, pour choisir une destination il fa...

Hao Jingfang - L'insondable profondeur de la solitude


Les habitués de ce blog savent que j'arrête très rarement une lecture. Même quand tout suggère d'abandonner, je vais au bout, comme saisi par ce « sale espoir » qui consternait Antigone. Ce n’est qu’après que je fais payer au livre ma frustration, que je me lâche et « gueule ce que j'ai à dire ».

Voilà donc que j'ai lu "L'insondable profondeur de la solitude", le premier recueil traduit de Hao Jingfang, et que, maintenant, je vais gueuler ce que j'ai à dire.

Hao Jingfang fait partie de cette vague d'auteurs SF chinois qui arrivent sur les marchés occidentaux et dont Liu Cixin est le porte-drapeau. D'elle, j'avais lu Folding Beijing – étonnamment traduit Pekin Origami en français – que j'avais jugé très intéressant. Comme chez Liu auparavant, j'y avais croisé le mélange de naïveté narrative Âge d'or et de préoccupations très contemporaines que je trouve caractéristique de la SF chinoise. J'espérais donc le meilleur de ce recueil inaugural. La déception fut à la hauteur.

Dans le recueil sont rassemblés onze textes. Il s'ouvre sur Pekin Origami (!).
Très vite, la faiblesse du style apparait évidente, au point de devenir progressivement rédhibitoire. Dommage, car Hao Jingfang aborde des questions qui peuvent intéresser.

D'abord, une crainte récurrente de l'invasion. Extra-terrestre ici, mystérieuse, impitoyable, relayée par une classe d’humains traitres à leur espèce.
La vision très classique de l'envahisseur alien peut se lire comme une métaphore de la colonisation, ou de ces invasions culturelles et idéologiques qui font des nations des terrains de conflit entre compradores et résistants. Trois récits au moins filent, dans le recueil, cette métaphore.

Les textes parlent aussi de transition. D'un pays qui a changé peut-être plus vite qu'aucun autre, Hoa raconte des histoires d'humains confrontés à des changements rapides. De l'astéroïde-étape Cérès à une Chine dans laquelle à la mort des parents succède celle d'un ancien empereur (joli enchaînement), le monde change, les anciens repères disparaissent, et il faut – de gré ou de force – aller de l'avant, faire avec la marche du monde, quoi qu'il puisse en coûter, habité d'un mélange de crainte et d'espoir.

Le thème de la solitude traverse enfin les nouvelles. Confrontés aux nouvelles technologies, aux changement sociétaux rapides, au Léviathan étatique comme au poids de la tradition, les personnages de Hao sont seuls, parfois désorientés. Oppressés par la réalité, anonymes dans un monde qui change, certains résistent, pas tous. Les autres iront, à l’extrême, jusqu'à se réfugier dans des virtualités rassurantes qui, à défaut de les confronter au monde, leur permettront d'y survivre, fut-ce au prix de l'autonomie.

Thématiquement significatif donc. Mais le style, toujours plat et régulièrement maladroit, fait barrage à la lecture. Problème de texte original ou problème de traduction, je l'ignore, même si une comparaison rapide entre Folding Beijing et Pekin Origami laisse penser que les torts sont au moins partagés.

Dommage, dommage, dommage. On peut éviter.

L'insondable profondeur de la solitude, Hao Jingfang

Commentaires

Lune a dit…
Ah crotte.
Vert a dit…
Arf zut j'avais bien aimé Pékin Origami, tu m'encourages pas à me lancer dans le recueil du coup. Bon on verra si je peux le trouver en bibliothèque du coup.
Anonyme a dit…
Chine....toc !

Lao-Tseu
Gromovar a dit…
Quelle sagesse !