Horizons obliques - Richard Blake

Sortie demain de Horizons obliques , un one-shot SF de Richard Blake. Il y a des années que Jacob et Elena Armlen se sont perdus dans une dimension parallèle qu'ils tentaient de cartographier. Depuis aussi longtemps Adley, leur fille, veut les retrouver. Après un long entrainement elle part donc en quête de parents depuis trop longtemps absents, à travers des mondes incroyables, avec l'aide de ses grands-parents, d'un impressionnant appareillage technologique de voyage transdimensionnel, de ses dons de prescience, et d'un robot humanoïde nommé Staden. Si le scénario, plutôt contemplatif, pourra désarçonner certains lecteurs, on ne peut qu'être impressionné par la beauté envoutante des planches réalisées intégralement par un auteur qui est peintre avant d'être bédéaste (et dont c'est le premier album) . Dès la première page représentant un rêve d'Adley portant un ours polaire sur son dos on est saisi par le style et la qualité graphique de l'album. L&

The Manhattan Projects - Hickman Pitarra Bellaire


Sortie chez Urban d'un énorme pavé de près de 500 pages, titré "The Manhattan Projects, volume 1 Pseudo-Science" ; il y aura donc un second énorme pavé.

Vous connaissez tous le Projet Manhattan, colossal projet militaro-scientifico-industriel qui permit aux USA de mettre au point la première bombe atomique, avant l'Allemagne nazie et dans l’intention de l'expédier sur cette dernière. Ironie de l’Histoire, l'Allemagne s'étant effondrée trop tôt, c'est le Japon qui eut le triste privilège de servir de showroom à la technologie nucléaire américaine ; l'Oncle Sam se souvenait d'Iwo Jima.

Du moins, vous croyiez connaître le Projet Manhattan... Car le scénariste Jonathan 'Black Monday' Hickman, assisté du metteur en images Nick Pitarra, nous dévoile enfin la vérité sur le projet, sur le « secret caché dans le secret » comme le nommerait le boss mystérieux du « Comité » de Przybylski.

Mettant en scène les véritables acteurs du projet, Hickman nous dit tout sur leur mission secrète, inconnue du public jusqu'ici. Il dote savants et militaires de personnalités proprement délirantes (nous y reviendrons) qui empêcheraient même leurs mères de les reconnaître.
Alors que le projet avance puis est finalement révélé au monde comme celui qui conduisit à la mise au point de la bombe atomique, celui qui permit sans doute la fin accélérée de la guerre contre le Japon, celui qui fit entrer le monde de la Guerre Froide dans la course aux armements et l'équilibre de la terreur – offrant par là-même une source d'inspiration infinie aux auteurs SF qu'on n’appelait pas encore apo ou post-apo –, la vérité, comme disait l'autre, était en fait ailleurs.
Les savants fous – on peut le dire – de Manhattan mettent au point des armes bien plus terribles que la bombe, communiquent avec des aliens qu'ils combattent aussi à l'occasion, et projettent d'aller vers l’infini et au-delà pour prendre la contrôle de tout l'environnement galactique immédiat, main dans la main avec des Russes aussi out of bounds qu'eux. Car, entendons-nous bien, tous ces braves gens qui travaillent sous la houlette du Général Groves se sont depuis longtemps affranchis de tout contrôle politique ; même les redoutés Illuminatis – à l'origine et au cœur de tout secret comme de tout complot – paieront cher leur tentative d'ingérence.

C'est aux aventures secrètes des gens de Manhattan qu'Hickman convie le lecteur. Complètement barré, le comic met en scène un Groves aussi caricatural que le « Buck » Turgidson du Docteur Folamour, un Einstein moins brillant mais plus violent que l'original, un Feynman touchant de naïveté idéaliste, un Fermi dont on comprend mieux d'où vient son fameux paradoxe, un Daghlian non-mort qui rappelle un peu le Dr Manhattan, un Von Braun parfait dans le rôle de la raclure nazie, sans oublier un Oppenheimer cannibale et atteint d'un très lourd TDI, un Gagarine stakhanoviste de l'héroïsme, un Oustinov surprenant, un Roosevelt transhumain, un Truman complètement illuminé, et quelques seconds rôles.

Tout ce monde vit des aventures proprement délirantes dont l'excès même tient le lecteur à distance au début du comic, avant que l’accumulation, le rythme, et l'absence de limite de la chose l’entraînent malgré lui à y prendre plaisir, comme sur un roller-coaster auquel il aurait fini par s'abandonner. Ca n'est guère profond ou signifiant, mais c'est franchement jouissif, pour peu qu'on accepte une bonne dose de suspension d'incrédulité.

Dans la réalité, après l'explosion test dans le désert du Nouveau-Mexique, Oppenheimer, le chef scientifique du projet déclarera : « Je suis devenu la mort, le destructeur des mondes ». Quant à Einstein, qui écrivit à Roosevelt pour le convaincre de battre les Nazis dans la course à la bombe, il dira après la guerre : « Si j'avais pu savoir que les Allemands échoueraient dans leur projet de développer une bombe atomique, je n'aurais rien fait »
Science ne fut pas sans conscience. Un peu trop tard, hélas.

The Manhattan Projects, Vol 1 Pseudo-Science, Hickman, Pitarra, Bellaire

Commentaires

Lorhkan a dit…
Mais tu sais que ça me tente carrément ça ?
Et puis le complotisme, c'est à la mode en ce moment. :D
Gromovar a dit…
Bienvenue chez les fous ;)