La Cité des marches - Robert Jackson Bennett

Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le

Liu Cixin et Dale Bailey dans Bifrost


Dans Bifrost 87, il y a deux histoires belles et tristes à la fois.

"Avec ses yeux", de Liu Cixin, est une histoire aussi old-school et naïve que poignante. On y voit un touriste terrien servir de regard terrestre à une astronaute à qui il offre la vision de la Terre qu'elle n'a pas là où elle est. Mais les choses ne sont pas ce qu'elles semblent...et l'astronaute lointaine reconnectera son hôte d'un instant aux beautés de la vie.

"La fin de la fin de tout", de Dale Bailey, est une histoire d'apocalypse en marche. Alors que la "ruine" avance et flétrit tout sur son passage, quelques riches artistes - et un couple invité - se réunissent dans leurs luxueuses villas pour s'étourdir d'excès et choisir l'instant de leur mort.
Aussi loin du très sage On the beach, de Shute, qu'on puisse l'imaginer, "La fin de la fin de tout" illustre l'anomie qui saisit des êtres qui savent que rien ne les sauvera. A la toute fin, beaucoup d'amour et un peu de discipline permettront à certains de rester humains. Intégration et régulation contre le suicide ; un texte en tension, étonnamment durkheimien.

Avec ses yeux, Liu Cixin
La fin de la fin de tout, Dale Bailey

Commentaires

Yesss ! Content que le Bailey t'ait plu. ;)
Gromovar a dit…
Super texte :)