Mariana Enriquez - Un lieu ensoleillé pour personnes sombres

Des voix magnétiques, pour la plupart féminines, nous racontent le mal qui rôde partout et les monstres qui surgissent au beau milieu de l’ordinaire. L’une semble tant bien que mal tenir à distance les esprits errant dans son quartier bordé de bidonvilles. L’autre voit son visage s’effacer inexorablement, comme celui de sa mère avant elle. Certaines, qu’on a assassinées, reviennent hanter les lieux et les personnes qui les ont torturées. D’autres, maudites, se métamorphosent en oiseaux. Les légendes urbaines côtoient le folklore local et la superstition dans ces douze nouvelles bouleversantes et brillamment composées, qui, de cauchemars en apparitions, nous surprennent par leur lyrisme nostalgique et leur beauté noire, selon un art savant qui permet à Mariana Enriquez de porter, une fois de plus, l’horreur aux plus hauts niveaux littéraires. Un lieu ensoleillé pour personnes sombres , le dernier recueil de nouvelles de Mariana Enriquez, sort en VF aux Editions du Sous-Sol dans une trad...

Les rêves dans la maison de la sorcière - Lovecraft - Sapin - Pion


Une fois n'est pas coutume, je ne sais pas trop quoi dire sur cet album qui adapte la nouvelle de Lovecraft The Dreams in the Witch-House.

L'histoire est celle de Walter Gilman, un étudiant en mathématiques qui a eu la mauvaise idée de s'installer dans la maison - toujours debout - où vécut la sorcière Keziah Mason, emprisonnée lors des procès de Salem et qui réussit à fuir de sa prison par un moyen jamais élucidé. De nuit en nuit et de rêve sinistre en rêve sinistre, Gilman voit sa santé mentale vaciller en même temps que sa compréhension de mécanismes mathématiques inconnus augmente. Jusqu'à l'indicible.

Peut-on se déplacer à travers l'espace en traversant des angles non-euclidiens ? La sorcière est-elle revenue pour imposer à Gilman un pacte avec le mystérieux Homme Noir (Nyarlathotep) ? Les rats que le jeune homme entend dans les murs ont-ils à voir avec le terrifiant Brown Jenkin, ce rat apprivoisé de la sorcière dont on disait qu'il avait un visage d'homme et une petite barbe ?

Cette nouvelle de Lovecraft, en dépit de sa grande notoriété, n'est pas la meilleure. Mais surtout, si l'album n'est pas déplaisant, si la tension y monte de manière plutôt satisfaisante, si certains choix graphiques (concernant les rêves notamment) sont intéressants, il est toujours imho aussi difficile (impossible ?) de rendre par l'image le pouvoir évocateur de la prose de Lovecraft. La déception, comme d'autre fois déjà, semble être toujours au bout de la lecture.

Alors, pourquoi pas ? Mais si on veut entrer en Lovecraft, je conseillerais plutôt la lecture de la très bonne - et surtout caractéristique - nouvelle Les rats dans les murs.

Les rêves dans la maison de la sorcière, Sapin, Pion, d'après Lovecraft

Commentaires

Raphaël a dit…
Grand admirateur de Lovecraft, je relis souvent “La Maison de la sorcière”, qui a toujours été ma nouvelle favorite. Mais je concède qu'elle est un peu à part dans sa bibliographie.
Gromovar a dit…
Oui. Elle manque un peu de direction.