La grande muraille de Mars - Alastair Reynolds

La grande Muraille de Mars est la version française du méga recueil d’Alastair Reynolds intitulé en VO  Beyond the Aquila Rift . Dans des traductions de Pierre-Paul Durastanti, Laurent Queyssi et Florence Dolisi, ce sont pas moins de 16 textes (2 de moins que dans la VO) qui s’étalent sur 640 pages. Au fil de ces milliers de signes c’est l’avenir imaginé par Alastair Reynolds qui se dévoile aux yeux ébahis du lecteur amoureux de SF. Car c’est bien de SF qu’il s’agit ici. Toujours. Même quand ça peut ressembler à autre chose. Certains de ces textes appartiennent au Cycle des Inhibiteurs , ce cycle bien connu de notre club qui raconte l’histoire future d’une humanité spatiopérégrine et divergente dont les différentes branches, souvent en conflit armé, se distinguent par leur degré de fusion avec les machines. C’est le cas notamment des deux premiers, La grande muraille de Mars et Zéphyr qui racontent, de transhumanisme en tentative de génocide, les débuts de la divergence et les ...

Retour de chronique : Les chants de Felya - Laurent Genefort

Retour de chronique publiée dans Bifrost 74
"Les chants de Felya", trilogie de SF de Laurent Genefort que Critic réédite aujourd’hui en Intégrale, est un planet-opera intégral, situé dans cet univers des portes des Vangks qui est celui de nombreux romans de l’auteur. Les races spatiopérégrines s’y déplacent d’un système planétaire à un autre par le biais de portes spatiales gigantesques construites par les Vangks, peuple disparu bien avant qu’on ne découvre leur réseau, toujours fonctionnel, de portes.

La planète Felya doit son nom aux serpents fels, omniprésents sur sa surface. Colonisée pour ses ressources minières, elle abrite, dans une inégalité extrême, des tribus primitives hostiles à la technologie et des colons travaillant pour les « multimondiales ». Impérialistes, brutales, ces firmes n’hésitent pas à déporter des populations entières pour exploiter leurs territoires. Les exterminations de tribus ne sont pas inconnues, même si des traités tentent de limiter les atteintes à la vie des primitifs. Mais ces traités ne disent rien de leur liberté, et les déportés deviennent, au mieux les ouvriers exploités de leurs bourreaux, au pire des prostituées ou des supplétifs indigènes.

Exilé de sa tribu pour en avoir violé la coutume, le jeune Lorin entreprend un long voyage, ponctué de dangers et d’épreuves, qui le conduira à rencontrer une femme, Soheil, issue d’une tribu adverse. Ces deux-là s’aimeront, et auront une fille qui finira par changer la planète Felya.

Tu veux savoir, lecteur, si tu dois lire "Les chants de Felya". J’ai envie de te dire que si tu apprécies les planet-opera de Pierre Bordage, ces chants sont faits pour toi, ils en ont les qualités et les défauts.
Revue :

Dans une dénonciation explicite des brutalités coloniales et des méfaits environnementaux et sociaux des firmes délocalisées, Genefort livre un roman rythmé, nerveux, qui se lit d’une traite. L’action y progresse par succession d’épreuves que doivent surmonter les protagonistes du roman, les amenant à visiter une planète qu’ils connaissaient peu et entrainant le lecteur à leur suite. L’imagination de l’auteur est foisonnante, elle invite à plonger dans un écosystème riche et inédit, et à rencontrer des organisations sociales, souvent symbiotiques, fondamentalement étrangères et toujours adaptées – mention pour la tribu qui vit dans des méduses. On ne sait plus où porter son regard tant Felya est décrite dans sa singularité.

Dépaysement, action nerveuse et dénouement favorable, que demander de plus ?

Mais le roman a aussi les défauts de son volontarisme. La vision du monde, en deux blocs adverses et inconciliables, y est très manichéenne - même si à l’intérieur des blocs les choses sont un peu plus complexes, les sentiments y sont décrits de manière si idéale qu’elle semble parfois puérile, une sorte de féminisme naïf imprègne le texte. Les traits sont forcés, les personnages ne surprennent jamais tant ils collent à leur rôle ; en voulant dire le bien, le texte verse dans un didactisme de situation qu’on pourra trouver trop simple.

Vous savez tout. A vous de décider.

Les chants de Felya, Laurent Genefort

Commentaires

Totirakapon a dit…
Un bouquin que j'ai conseillé à mes 3ème : d'ailleurs, je l'ai donné au CDI...
Gromovar a dit…
Très bonne idée en effet. Des jeunes seront moins gênés par le manichéisme. Ca peut même être une des forces du récit pour eux.
Moi cela me dit encore bien. Malgré ces défauts... parce que j'ai peut-être les mêmes. ;-)
Gromovar a dit…
J'aime pas qu'on me souligne ce que je dois comprendre.

Tu me diras :)