L'Oiseau qui boit des larmes - Lee Young-Do

L’Oiseau qui boit des larmes (tome 1, Le Cœur des Nagas) est un roman de Lee Young-Do, premier tome d’une tétralogie de fantasy. Son auteur serait « Le Tolkien coréen » si l’on en croit le sticker apposé sur la couverture. Diable ! Qu’en est-il ? Le monde imaginé par Lee Young-Do est divisé en deux par une Ligne imaginaire. Au sud de celle-ci vivent les Nagas. Ils s’y sont installés non sans violence dans un lointain passé. Au nord on trouve les autres « humains », qu’ils soient Standards, Rekkons, ou Tokkebis. Les Nagas sont petits. Ils ont le corps couvert d’écailles. Ils entendent mal, ce qui fait qu’ils parlent beaucoup moins qu’ils ne nilhent (une forme de communication par la pensée) . Ils voient en revanche très bien, notamment les différences de température. Ils vivent dans une société matriarcale, sous la domination de matrones qui traitent les mâles comme un cheptel reproducteur – à l’exception des Protecteurs qui ont épousé la déesse et la servent dans un...

Retour de chronique : Les chants de Felya - Laurent Genefort

Retour de chronique publiée dans Bifrost 74
"Les chants de Felya", trilogie de SF de Laurent Genefort que Critic réédite aujourd’hui en Intégrale, est un planet-opera intégral, situé dans cet univers des portes des Vangks qui est celui de nombreux romans de l’auteur. Les races spatiopérégrines s’y déplacent d’un système planétaire à un autre par le biais de portes spatiales gigantesques construites par les Vangks, peuple disparu bien avant qu’on ne découvre leur réseau, toujours fonctionnel, de portes.

La planète Felya doit son nom aux serpents fels, omniprésents sur sa surface. Colonisée pour ses ressources minières, elle abrite, dans une inégalité extrême, des tribus primitives hostiles à la technologie et des colons travaillant pour les « multimondiales ». Impérialistes, brutales, ces firmes n’hésitent pas à déporter des populations entières pour exploiter leurs territoires. Les exterminations de tribus ne sont pas inconnues, même si des traités tentent de limiter les atteintes à la vie des primitifs. Mais ces traités ne disent rien de leur liberté, et les déportés deviennent, au mieux les ouvriers exploités de leurs bourreaux, au pire des prostituées ou des supplétifs indigènes.

Exilé de sa tribu pour en avoir violé la coutume, le jeune Lorin entreprend un long voyage, ponctué de dangers et d’épreuves, qui le conduira à rencontrer une femme, Soheil, issue d’une tribu adverse. Ces deux-là s’aimeront, et auront une fille qui finira par changer la planète Felya.

Tu veux savoir, lecteur, si tu dois lire "Les chants de Felya". J’ai envie de te dire que si tu apprécies les planet-opera de Pierre Bordage, ces chants sont faits pour toi, ils en ont les qualités et les défauts.
Revue :

Dans une dénonciation explicite des brutalités coloniales et des méfaits environnementaux et sociaux des firmes délocalisées, Genefort livre un roman rythmé, nerveux, qui se lit d’une traite. L’action y progresse par succession d’épreuves que doivent surmonter les protagonistes du roman, les amenant à visiter une planète qu’ils connaissaient peu et entrainant le lecteur à leur suite. L’imagination de l’auteur est foisonnante, elle invite à plonger dans un écosystème riche et inédit, et à rencontrer des organisations sociales, souvent symbiotiques, fondamentalement étrangères et toujours adaptées – mention pour la tribu qui vit dans des méduses. On ne sait plus où porter son regard tant Felya est décrite dans sa singularité.

Dépaysement, action nerveuse et dénouement favorable, que demander de plus ?

Mais le roman a aussi les défauts de son volontarisme. La vision du monde, en deux blocs adverses et inconciliables, y est très manichéenne - même si à l’intérieur des blocs les choses sont un peu plus complexes, les sentiments y sont décrits de manière si idéale qu’elle semble parfois puérile, une sorte de féminisme naïf imprègne le texte. Les traits sont forcés, les personnages ne surprennent jamais tant ils collent à leur rôle ; en voulant dire le bien, le texte verse dans un didactisme de situation qu’on pourra trouver trop simple.

Vous savez tout. A vous de décider.

Les chants de Felya, Laurent Genefort

Commentaires

Totirakapon a dit…
Un bouquin que j'ai conseillé à mes 3ème : d'ailleurs, je l'ai donné au CDI...
Gromovar a dit…
Très bonne idée en effet. Des jeunes seront moins gênés par le manichéisme. Ca peut même être une des forces du récit pour eux.
Moi cela me dit encore bien. Malgré ces défauts... parce que j'ai peut-être les mêmes. ;-)
Gromovar a dit…
J'aime pas qu'on me souligne ce que je dois comprendre.

Tu me diras :)