La Cité des marches - Robert Jackson Bennett

Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le

Masques


Troisième volume de "l’Intégrale Sandman" chez Urban Comics. Je renvoie à mes posts précédents pour les informations générales sur l’œuvre.

Dans l’imposant tome 3 on trouve quelques histoires indépendantes de niveau inégal, suivies d’un cycle de six épisodes, puis, de nouveau, trois histoires indépendantes pour conclure. A la fin, les bonus sont toujours aussi riches, incluant même une historiette graphique intitulée « Les fleurs de l’amour ».

« Thermidor » est une amusante histoire située au beau milieu de la Terreur. On y retrouve Lady Constantine dans un rôle d’agent trouble, et de bien peu aimables Saint-Just et Robespierre. Mais la roue tourne…

« Auguste » transporte son lecteur dans la Rome d’Auguste. Il y sera témoin des interrogations de premier empereur romain, découvrira son funeste secret, et comprendra combien il est délicat de devenir un dieu de son vivant.

« Trois septembres et un janvier » est l’émouvante et véridique histoire de Joshua Norton, un homme simple et bon qui fut le premier et seul « Empereur des Etats-Unis » sous le nom de Norton Ier. 30000 personnes environ suivirent, en 1880, le cortège funèbre de cet empereur sans pouvoir ni fortune qui inspira RL Stevenson et Mark Twain.

Puis vient l’arc « Le jeu de soi ». Brillante histoire dans laquelle les lecteurs des premiers volumes retrouveront de nombreux personnages déjà rencontrés, Gaiman y joue avec les questions d’identité, notamment sexuelle, et les difficultés du passage à l’âge adulte. On y visite un monde d’Oz réinventé que parcourent une Dorothy/Barbie et ses trois compagnons sur une route qui n’est certes pas de brique jaune. On y découvre une très ancienne sorcière. Dans cette histoire conduite par des femmes, Gaiman semble conclure que, même si les puissances anciennes ne valident pas la théorie des genres, chacun peut être qui il veut, même à l’encontre de conservateurs bornés, et même si le prix à payer pour y parvenir est parfois (trop ?) élevé.

Retour aux histoires indépendantes avec « La chasse ». Un grand-père très particulier tenter d’y transmettre la culture de son peuple à sa petite-fille. La tâche est une gageure tant la jeune fille veut vivre dans la modernité américaine, loin des racines slaves qui sont les siennes. On y croise la seule et unique Baba Yaga et surtout sa très spectaculaire cabane.

« Zones floues ». Il y a Marco Polo. Bof !

« Le théâtre de minuit » est une longue histoire située durant l’emprisonnement anglais du Rêve. Très sombre, à tous les sens du terme, entre film noir et récit d'espionnage, elle montre comment une coterie de snobs jouant aux mystiques est piégée par un margoulin qui les menace de divulguer des photos compromettantes prises durant les orgies accompagnant leur « quête mystique ». Dans cette ambiance à la Eyes Wide Shut, où se frottent nobles, vedettes, artistes, et manipulateurs nazis ou britanniques pronazis, on voit le Sandman humain dans un rôle de détective privé. Il retrouve sa douce amie, mais ne parvient pas à libérer Le Rêve. A l’impossible, nul n’est tenu.

Sandman, L’Intégrale tome 3, Neil Gaiman

Commentaires

Lorhkan a dit…
Toujours aussi recommandable en somme !
Gromovar a dit…
Yep.

Je remercie encore TiberiX pour son opiniatreté à me le faire lire.
Vert a dit…
Ah on rentre dans ma partie préférée avec toutes les histoires indépendantes qui forment Fables&Reflections (et l'histoire de l'empereur des Etats-Unis est un bijou je confirme ^^).

Ce que j'aime bien dans Le jeu de soi c'est qu'on se rend compte à quel point l'auteur tisse une toile gigantesque vu qu'il met en scène des amis de héros de tomes précédents, ou des personnages anciennement secondaires, ça donne un côté à la fois immense et intime à l'univers ^^.

Bon si je tiens ma résolution d'un tome par mois je pourrais me l'offrir en mars celui-là :D
Gromovar a dit…
Tout à fait.

J'ai été étonné de retrouver des personnages déjà vus, et j'attends la suite maintenant.