Deryn Du - Guillaume Sorel

D’abord, c’est un cadavre de baleine qui empuantit la plage, non loin d’un petit port de pêcheurs du Pays de Galles. Parmi les témoins ébahis, à côté des humains, il y a des mouettes mais aussi des corbeaux. Un poète en villégiature traîne aussi parmi les badauds. Tout ceci, Poe l’aurait apprécié. Puis il y a un meurtre, étrange. Une petite fille et une poupée cassée, qui ne semblent pas être étrangères aux mystères en cours. Puis d’autres meurtres, de plus en plus étranges. Et toujours le poète. Qui comprend, ou sent, ou vibre à l’unisson. Le village de pêcheurs, la nuit, l’ombre, la peur qui rôde. On pense au Geôlier de Florian Quittard. La lande, les fées, un autre monde derrière le monde, on pense à Arthur Machen - le poète le lit. On pense aussi au décadentiste Maurice Rollinat , dont la petite fille (fantôme ?) cite des passages. Le poète sert de passeur entre les mondes, entre la nuit et le jour. Il peut comprendre, il est un passeur de fées, la petite fille l’affirme, in...

Des inconvénients de la PMA


Cinq ans après le premier volume, et chez un autre éditeur, Humanos contre Dupuis, le tome 3, final, de la série "Sarah" arrive enfin en librairie. Il y est précédé par la réédition, toujours par les Humanos, des deux premiers tomes avec de nouvelles et superbes couvertures qui évoquent la série B, parfaitement dans le ton de l'histoire donc.

Bec conclut ici son histoire d’horreur, peut-être la meilleure en BD qu’il m’ait été donné de lire tant elle est éprouvante, ce qui était précisément l’objectif. Et dans ce genre, sans mouvement de caméra, sans son, ce n’est vraiment pas facile à réaliser.

Les vieux secrets arrivent à maturité, les vieux comptes se règlent, les explications arrivent. De ce point de vue, l’album fait le boulot. Et il le fait bien, très bien, même si la scène du viol collectif n’est pas parfaitement claire dans les causes de sa survenue, ni celle de l’adultère dans ses éventuels prémisses. On peut penser que s’épargner l’apparition du Jardinier aurait permis de préciser ces moments en quelques cases. Mais les auteurs écrivent ce qu’ils veulent, et je ne leur reprocherais jamais d’oser trancher dans le vif ; Sam Raimi style !

Entre Hurlements, Massacre à la Tronçonneuse, et Délivrance, Bec plonge le lecteur dans une histoire complexe et très cinématographique, dont les racines plongent dans le passé de la petite communauté de Salamanca pour en déchirer le présent.

Nanti d’un bien beau personnage de femme traumatisée par un drame de l’enfance et qui reprend le contrôle de sa vie, Sarah offre au lecteur le frisson qu’il espérait.

Les dessins sont efficaces. La découpe graphique sert toujours aussi idéalement le récit. Je regrette, en revanche, le papier utilisé par les Humanos, dont le brillant ne colle pas à l’ambiance de l’histoire.

Sarah, t3, Les démons de Little Valley, Bec, Raffaele

Commentaires

Escrocgriffe a dit…
« Entre Hurlements, Massacre à la Tronçonneuse, et Délivrance »

Waow, ça doit être gratiné ! Je ne suis pas sûr d’avoir le courage nécessaire pour me lancer là dedans...
Gromovar a dit…
Il en faut un peu. Mais je suis un vrai amateur de ce genre d'histoire.
Raven a dit…
je connais pas du tout ! et le moins qu'on puisse dire, c'est que tu vends ça bien... *_*
Gromovar a dit…
SI tu aimes les films d'horreur, tu devrais aimer cette série terminée.
Le pendu a dit…
Je viens de le lire, suivant tes conseils. J'avais envie de découvrir le travail de Bec.
Bon.
Je n'ai pas été convaincu.
Gromovar a dit…
Sorry :)

La BD c'est tellement subjectif.