Mariana Enriquez - Un lieu ensoleillé pour personnes sombres

Des voix magnétiques, pour la plupart féminines, nous racontent le mal qui rôde partout et les monstres qui surgissent au beau milieu de l’ordinaire. L’une semble tant bien que mal tenir à distance les esprits errant dans son quartier bordé de bidonvilles. L’autre voit son visage s’effacer inexorablement, comme celui de sa mère avant elle. Certaines, qu’on a assassinées, reviennent hanter les lieux et les personnes qui les ont torturées. D’autres, maudites, se métamorphosent en oiseaux. Les légendes urbaines côtoient le folklore local et la superstition dans ces douze nouvelles bouleversantes et brillamment composées, qui, de cauchemars en apparitions, nous surprennent par leur lyrisme nostalgique et leur beauté noire, selon un art savant qui permet à Mariana Enriquez de porter, une fois de plus, l’horreur aux plus hauts niveaux littéraires. Un lieu ensoleillé pour personnes sombres , le dernier recueil de nouvelles de Mariana Enriquez, sort en VF aux Editions du Sous-Sol dans une trad...

Des inconvénients de la PMA


Cinq ans après le premier volume, et chez un autre éditeur, Humanos contre Dupuis, le tome 3, final, de la série "Sarah" arrive enfin en librairie. Il y est précédé par la réédition, toujours par les Humanos, des deux premiers tomes avec de nouvelles et superbes couvertures qui évoquent la série B, parfaitement dans le ton de l'histoire donc.

Bec conclut ici son histoire d’horreur, peut-être la meilleure en BD qu’il m’ait été donné de lire tant elle est éprouvante, ce qui était précisément l’objectif. Et dans ce genre, sans mouvement de caméra, sans son, ce n’est vraiment pas facile à réaliser.

Les vieux secrets arrivent à maturité, les vieux comptes se règlent, les explications arrivent. De ce point de vue, l’album fait le boulot. Et il le fait bien, très bien, même si la scène du viol collectif n’est pas parfaitement claire dans les causes de sa survenue, ni celle de l’adultère dans ses éventuels prémisses. On peut penser que s’épargner l’apparition du Jardinier aurait permis de préciser ces moments en quelques cases. Mais les auteurs écrivent ce qu’ils veulent, et je ne leur reprocherais jamais d’oser trancher dans le vif ; Sam Raimi style !

Entre Hurlements, Massacre à la Tronçonneuse, et Délivrance, Bec plonge le lecteur dans une histoire complexe et très cinématographique, dont les racines plongent dans le passé de la petite communauté de Salamanca pour en déchirer le présent.

Nanti d’un bien beau personnage de femme traumatisée par un drame de l’enfance et qui reprend le contrôle de sa vie, Sarah offre au lecteur le frisson qu’il espérait.

Les dessins sont efficaces. La découpe graphique sert toujours aussi idéalement le récit. Je regrette, en revanche, le papier utilisé par les Humanos, dont le brillant ne colle pas à l’ambiance de l’histoire.

Sarah, t3, Les démons de Little Valley, Bec, Raffaele

Commentaires

Escrocgriffe a dit…
« Entre Hurlements, Massacre à la Tronçonneuse, et Délivrance »

Waow, ça doit être gratiné ! Je ne suis pas sûr d’avoir le courage nécessaire pour me lancer là dedans...
Gromovar a dit…
Il en faut un peu. Mais je suis un vrai amateur de ce genre d'histoire.
Raven a dit…
je connais pas du tout ! et le moins qu'on puisse dire, c'est que tu vends ça bien... *_*
Gromovar a dit…
SI tu aimes les films d'horreur, tu devrais aimer cette série terminée.
Le pendu a dit…
Je viens de le lire, suivant tes conseils. J'avais envie de découvrir le travail de Bec.
Bon.
Je n'ai pas été convaincu.
Gromovar a dit…
Sorry :)

La BD c'est tellement subjectif.